Fluide glacial : Impostures T2, Rase campagne, Combats

/ Critique - écrit par plienard, le 02/10/2015

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Trois albums très "fluide" dans l'esprit mais pas forcément dans le plaisir de la lecture.

Impostures – Tome 2 – note 6/10

Après le très bon et très drôle tome 1 d’Impostures chez Fluide glacial, Romain Dutreix revient mettre à mal les héros des bandes dessinées de notre enfance qui tremblent de toutes leurs feuilles. Vont-ils avoir le privilège de faire partie du tableau de chasse de Romain Dutreix ?


©Fluide glacial édition 2015.

Et cette fois encore, les cibles sont de sacrés trophées ! Le chat de Geluck, le chat du rabbin, Corto Maltese, Rahan, SuperDupont, Gaston Lagaffe, les Schtroumpfs, Adèle Blanc-sec, Hiroshi Nakahara (Quartier lointain), Hulk et les parodies de cinéma comme Alien, Amours, Gloire et beauté ou encore Chacun cherche son chat.

De l’humour décalé, proche de l’absurde, mais qui sont plus un hommage qu’une critique au vitriol, les héros sont mis dans des situations qu’ils n’ont jamais connues. Il est aussi possible de croire que c’est l’envers du décor et qu’on découvre leur vraie personnalité. Pourtant, l’album ne fait pas mouche comme le tome 1. On frise parfois la grossièreté un peu facile, ce qui n’apporte rien et pourrait choquer.

 

Rase campagne – note : 7/10

A quelques semaines des élections régionales et quelques mois de l’échéance présidentielle, les auteurs de Rase campagne chez Fluide glacial, Yan Lindingre et Aurel, nous font une petite piqure de rappel sur les compétences et la qualité des élites qui nous gouverne. Dépourvues de sentiment hypocrite, faisant de l’intérêt général une priorité avant leur intérêt personnel, le choix de l’électeur est difficile mais peut se résumer à une seule chose : c’est blanc bonnet et bonnet blanc. Tout cela n’est évidemment pas l’axe scénaristique des deux auteurs pour qui les hommes politiques de leur fiction sont loin d’être des anges.


©Fluide glacial édition 2015.

Albert Richard est maire de Saint-Marcel-sur-Riselle depuis 17 ans et envisage un quatrième mandat avant de passer la main. Mais Gérard Ligier, un de ses adjoints, va le trahir et créer sa propre liste. Entre coups bas, mensonges, trahisons et arrangements à la petite semaine, la campagne s’annonce haute en couleurs mais au ras des paquerettes.

Yan Lindingre et Aurel, le dessinateur, caricaturent une campagne électorale avec ses luttes de pouvoir et ses pratiques pas très élogieuses. Les personnages politiques ne sont pas mal non plus avec l’écologiste qui accepte tout s’il obtient sa mare à grenouilles, le gauchiste qui reste sur ses positions jusqu’au boutisme (ou presque), les chasseurs qui veulent garder leur terrain de chasse, l’extrême-droite qui est là ... malheureusement. Pas sûr que cela vous fasse aimer la politique, mais que cela vous fasse rire c'est déjà plus certain.

On rigole bien avec ce petit album, par la taille, mais pas par sa férocité. Car s’il nous divertit, il n’est pas loin aussi de nous faire peur car on y dénonce pas mal de la réalité politique du moment.

 

Combats – note : 4.5/10

Le professeur Daniel Goossens nous propose depuis le mois d’août 2015 aux éditions Fluide glacial un nouvel album avec 16 petites histoires toutes plus absurdes les unes que les autres. Et si elles sont absurdes, elles ne sont pas pour autant bêtes et méchantes comme aurait pu le titrer le journal satirique Hara-kiri.


©Fluide glacial édition 2015.

Daniel Goossens déforme la réalité, pousse l’absurde jusqu’à sa limite et crée un univers bien à lui. La religion, le cinéma, la bande dessinée, l’histoire et la science, tout est décalé, mélangé, utilisé dans un contexte qui n’est pas le sien. Dans quel but ? Dénoncer une société devenue folle ?

16 histoires parfois difficiles à comprendre, dont on a du mal, en tout cas, à voir où l’auteur veut en venir. Car si l’album se veut drôle, il faut comprendre l’humour ou le sujet abordé. Ici, tout se mélange dans une soupe qui est parfois indigeste. La continuité des pages – à l’intérieure d’une même histoire – n’est pas évidente, au point qu’on se demande si l’éditeur n’a pas oublié le titre entre deux histoires.

Combats veut exprimer les nombreuses luttes qui existent. Il en est une, en tout cas, qui est claire c’est celle du lecteur pour rire grâce à cet album.