6.5/10Les Années douces - Tome 1

/ Critique - écrit par plienard, le 06/11/2010
Notre verdict : 6.5/10 - Jirô pour l'histoire (Fiche technique)

Quand une ancienne élève et un professeur se rencontre dans un café, que font-ils ? D'après Hiromo Kawakami et Jirô Taniguchi, ils se lient d'amitié. A voir pour ceux qui aiment les histoires sans actions et avec des sentiments ...

Dans un café, où elle a l'habitude de se rendre, Tsukiko Omachi rencontre Harutsuna Matsumoto, son ancien professeur de japonais au lycée. L'ayant reconnue, le « maître », comme elle l'appelle entame la conversation. Ils finissent par se retrouver régulièrement mais par hasard dans le même café. La jeune femme, se sentant un peu seule dans la vie, y trouve une présence réconfortante et beaucoup de plaisir. Un relation amicale s'installe entre les deux.


En tentant de résumer l'intrigue de ce dernier album de Jirô Taniguchi, tirée du roman de Hiromo Kawakami, on s'aperçoit qu'il est difficile d'intéresser les lecteurs en racontant une histoire banale, la vie de tous les jours d'une femme seule. Et on reconnaît alors un peu plus le talent du mangaka à nous passionner pour la vie d'une jeune femme qui rencontre un ancien professeur de lycée. Car si en soi, l'histoire est un peu lente, sans aucun retournement, aucun suspens sauf celui d'apprendre que la femme du maître est toujours vivante (c'est dire !), le dessin, lui est tout bonnement sublime. Précis, réaliste, élégant, Jirô Taniguchi nous étale son talent. Entre l'histoire et le dessin, un sentiment de paix ressort. Si vous êtes du genre à aimer les histoires d'aventures, ce n'est pas la peine , vous allez être déçus. Si vous aimez les histoires d'amour, vous serez peut-être aussi déçus. Car, ici, évidemment, la jeune femme nous fait part de ses sentiments, de ses ressentis, mais surtout de ses interrogations. On suit l'introspection de la jeune femme et ses moments de vie. Peu à peu, on voit le sentiment naître entre Tsukiko et Harutsuna, sentiment qu'elle se refuse d'admettre.


Alors pourquoi ce titre, Les années douces ? On peut se poser la question. Tsukiko semble avoir des problèmes sentimentaux. Elle est seule sentimentalement et le côté doux de son existence est difficile à percevoir. Ou bien, le titre fait référence aux années du lycée où elle s'est laissée vivre doucement. Années dont elle ne se souvient que très peu. Reste que si cette relation  amicale qui s'installe nous émeut et nous passionne, on finit par se lasser du comportement de Tsukiko et de ses incessantes interrogations. Il semble qu'elle ne soit pas sortie de l'adolescence (en tout cas sentimentalement). Comme elle le dit elle-même, « elle est une lycéenne ». On sourit aussi du respect des règles du maître, mais très vite, ce comportement montre ses limites qui sont peu compréhensibles pour un européen. Au point que cela le fait presque passer pour un vieux schnock.

Cette relation entre un professeur et son ancienne élève montre vite ces limites. Si le talent de Jirô Taniguchi est indéniable et qu'il permet de faire passer la pilule, on voit mal où est l'intérêt ce cette relation pour les personnages et pour nous. C'est une histoire pour ceux qui aiment les histoires inutiles.