6/10Wayward - Tome 1 - Un nouveau départ

/ Critique - écrit par Maixent, le 07/08/2017
Notre verdict : 6/10 - Choc des cultures (Fiche technique)

Tags : comics tome wayward rori livraison glenat japon

Nouveaux amis, mais aussi nouveaux défis.

Le déracinement c'est déjà difficile en temps normal mais pour Rori Lane ce sera encore pire.


Catwoman à Tokyo

 

D'une part il faut s'habituer à une culture différente, et de l'Irlande au Japon, le pas est immense. D'autre part, Elle va devoir s'intégrer dans un nouveau système scolaire où ses cheveux roux naturels sont signes de rébellion, porter l'uniforme et se confronter au rejet ordinaire d'une population face à la différence. Ah oui, et il faut aussi combattre des monstres avec ses nouveaux super pouvoirs.

A peine arrivée à Tokyo,  l'étrange s'invite dans sa vie (si tant est que le fait de débarquer au Japon ne soit pas déjà étrange en soit) sous la forme d'une trainée rouge qui la mène directement chez sa mère. Puis, alors qu'elle se promène dans son nouvel environnement, elle est attaquée par des tortues alligators humanoïdes, les kappas,  ce qui lui permet de rencontrer Ayane, la fille chat, qui deviendra son alliée dans la guerre à venir. Une équipe improbable commence à voir le jour composée de Rori et Ayane à laquelle s'ajoute Shirai et Nikaido, eux aussi possédant certains pouvoirs. Cette petite troupe encore novice sera confrontée à un ennemi machiavélique et puissant et à des considérations qui les dépassent, impliquant la mère de Rori.
Rori attaquée

 

Le scénario est déjà vu dans la plupart des films parlant de groupes de super-héros, de X-men à Power Rangers, mais l'auteur y apporte une touche personnelle et un intérêt respectueux pour la culture japonaise, ce qui permet de dépasser un peu les sempiternelles questions liées à ce genre d'histoires. La trame générale est un peu convenue, on avance sans surprise dans le récit, curieux surtout de découvrir les pouvoirs de nos héros et le plan (sans doute de domination du monde) des méchants. Cependant cette trame est maitrisée avec quelques petites touches d'originalité, mixant habilement culture européenne et japonaise. Tout comme Rori, l'album est le fruit du métissage, apportant un charme certain à l'ensemble. Là où on aurait pu voir une simple influence manga, il y a vraiment appropriation des codes pour un télescopage de culture réussi et appréciable.

Il est en de même pour le dessin, entre le comic et le manga. Il y a même une scène avec des tentacules pour les amateurs de hentaï mais sans nudité. Car ce sont surtout les monstres qui rappellent la culture japonaise, l'auteur ayant puisé dans la cosmogonie ésotérique, riche en démons mais aussi dans l'attachement aux esprits. On retrouve ainsi parfois quelque chose du studio Ghibli mais avec la fougue des Avengers et les explosions qui vont avec.

Même si Wayward manque un peu de caractère, l'album réussit son pari de métissage culturel et l'on suit le fil rouge qui guide physiquement Rori avec elle sans effort pour un résultat efficace et probant.