7/10Waraba - Tome 1 - Les gardiens

/ Critique - écrit par iscarioth, le 25/05/2006
Notre verdict : 7/10 - Un plaisir réel mais furtif (Fiche technique)

Tags : jouvray tome olivier livres livre pages lincoln

Waraba raconte l'histoire d'un homme-lion, arraché à sa terre natale l'Afrique et détenu en captivité dans les sous-sols d'un château familial depuis cinq cents ans.

Vous le devinez peut être déjà sur la base de ces premières lignes, Waraba est une oeuvre allégorique. L'homme-lion violemment contenu et fait prisonnier sur la première de couverture de l'album, c'est l'Afrique. Une Afrique bâillonnée depuis un demi millénaire. Les gardiens nous raconte les circonstances de l'enlèvement de cet homme-lion, son dépouillement violent et sanguinaire.

Le rythme est effréné, l'album est en grande partie constituée d'une scène de course poursuite, d'une déclaration de guerre. Mansah, l'homme-lion, est capturé par des blancs cagoulés et toute une tribu tente d'empêcher son enlèvement. Les quarante-huit pages sont très vite lues. Les auteurs s'étendent très longuement sur le passage de l'enlèvement, sans véritable suspense, puisque nous connaissons la finalité de cette traque dès les premières pages. La scène fonctionne tout de même, grâce à son cocktail action/passion et à sa nature très symbolique. L'emballement et la rapidité sont des impressions très bien communiquées par le dessin et la mise en cadre de Kalonji et l'empathie pour le peuple violé est forte.

C'est un peu court, cependant. Le lecteur a à peine le temps de s'imprégner de l'atmosphère de l'album - car c'est bien d'une BD métaphorique, presque onirique, dont il s'agit - qu'il en est déjà exclu. L'impression finale est assez frustrante. Waraba doit se conclure en trois tomes.

L'histoire sera très certainement beaucoup plus agréable à parcourir d'une traite que par épisodes. En somme, Waraba constitue le parfait exemple de la necessité, pour la BD franco-belge, de faire évoluer sa pagination vers plus de largeur.