4/10Vikings - Tome 1

/ Critique - écrit par athanagor, le 06/06/2010
Notre verdict : 4/10 - Les boules à Z (Fiche technique)

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Adaptation d'un roman de Weber en BD, cet ouvrage nous ressort des trucs connus et ne parvient pas à conserver l'attention du lecteur.

Ahh, mais que serait la BD contemporaine sans les nazis ! Leur méchanceté, leurs secrets, leurs petits plans mystiques. Ils sont une telle source d'inspiration qu'on commencerait presque à les regretter. Apparaissant ici avec leur cortège de « Schnell ! » et de « Heil Hitler ! », ils partagent l'affiche avec des normands, venus coloniser le territoire franc au 10e siècle. Evidemment les deux histoires sont liées, car les nazis sont des gros fans des vikings et de leur mythologie barbue. En l'espèce, un öber-machin-truc particulièrement zélé, écho du Silas du Da Vinci Code de par son physique et son abnégation, est à la recherche de reliques sacrées. Celles-ci remontent au temps où les Normands, en échange de la Normandie se sont convertis au christianisme, en le pimentant un peu pour se le rendre acceptable. Ainsi, il semblerait que Hrolfr (bah oui, mais c'est un viking !) devenu Rollon, duc de Normandie, ait mis dans son cercueil, en plus de verroteries et autres colifichets catholiques, une arme mystique à la puissance ouhlala. Et qui c'est qui la cherche ? Les n... les n... les na... les naaa... Ah bah vous avez mis l'temps !

Alors bon, c'est une nouvelle fois une histoire de nazis qui veulent conquérir le monde avec une arme mystique. On connaît tous un peu le concept, et ici rien ne nous en détourne. La seule originalité est le partage entre les deux aventures à 1000 ans d'intervalle, quoique ça aussi ne soit pas grandement nouveau. La narration se tient dans un cadre clair, articulant raisonnablement bien l'ensemble, mais reste au service d'une histoire qui, à aucun moment, ne suscite la surprise ou ne propose un personnage qu'on n'a pas déjà ressorti cinquante fois du placard. On s'attend un peu à tout ce qui se passe et on est comme détaché du propos, bercé par une douce platitude qui impacte l'histoire comme les acteurs.

Même le dessin de Sieurac ne semble pas convaincu. D'habitude cet illustrateur se fait magicien : rebutant le lecteur dans les premières cases, avec un trait somme toute grossier, il parvient à capturer l'attention jusqu'à une immersion totale. Ici, pourtant, rien ne se passe et on aimerait s'ôter de l'idée que c'est parce que lui-même n'était pas à fond dedans.

Au final, on posera le livre sans plus se souvenir qu'on l'a lu. On aurait presque préféré être dégoûté ou énervé par des justesses ou des erreurs, ou encore une flagrante envie de se moquer du lecteur, mais non. Rien. On regrettera juste de ne pas pouvoir faire plus de cas d'une BD qui avait l'air d'en promettre, et d'avoir du mal à se mettre dans la caboche qu'il y aura un tome 2 pour finir le tableau.