6/10Une vie sans Barjot

/ Critique - écrit par plienard, le 04/04/2011
Notre verdict : 6/10 - Road movie à la française (Fiche technique)

Tags : vie sans barjot appollo jeunesse oiry nuit

Mathieu a décidé de faire une nuit blanche dans sa ville avant de partir étudier à Paris. Au gré des occasions, il va rencontrer la fille qu'il aime depuis la seconde.

Mathieu vient d’avoir son bac et il veut passer une dernière soirée inoubliable avant de partir étudier à Paris. Il se retrouve donc au « bateau-ivre », un bar ou plusieurs groupes de rock se produisent dont les new girls, un groupe de filles. Parmi elles se trouve Noémie, la fille dont il est secrètement amoureux depuis la seconde. Accompagné de Jean-Mohammed, dit Barjot, ou de son meilleur pote, Christophe, Mathieu va évoluer toute la nuit dans une petite ville de province.


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Appollo, le scénariste et Stéphane Oiry le dessinateur signent cet album criant de vérité entre quête initiatique et road-movie nocturne. Le premier est notamment l’auteur de la grippe coloniale (en 2003) chez Vents d’Ouest , de
commando Colonial chez Dargaud, et le second a dessiné les passe-murailles chez les humanoïdes associés (en 2005). Les deux artistes ont déjà en commun Pauline et les loups-garous chez le même éditeur Futuropolis en 2008. On les retrouve donc avec cette histoire d’adolescent qui passe une dernière nuit dans sa ville natale.

Soyons clair d’entrée, si le sujet est traité avec sérieux et talent, le périple de Mathieu se soulève pas les foules. On le suit durant 64 pages réparties sur trois chapitres, ce qui semble étrangement long. La faute a un découpage qui ralentit la lecture avec 4 strips de cases sur une page. Il est clair que c’est voulu par les auteurs. Car, si Mathieu veut vivre une dernière nuit inoubliable, il ne la prend jamais en main. Il se laisse porter par les événements. Et au final, il passe à peu près à côté de tout. Donc, si vous vous attendez à un road-movie à l’américaine où tout les interdits seraient franchis, ce n’est pas la peine, passez votre chemin. On est, ici, sur une vision très juste de la vie d’un garçon lambda qui n’a ni tous les défauts, ni toutes les qualités.
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On sent qu’Appollo maitrise totalement la psychologie de son personnage et surtout il n’entre pas dans la facilité d’un jeune qui ose tout. Il donne d’ailleurs plus de profondeur à Jean-Mohammed qu’à Mathieu et en général, les personnages secondaires sont presque plus intéressants. Mathieu est juste le vecteur qui les amène à se confier. Il est vrai que quelquefois, on aimerait que cela bouge un peu plus, ou que cela soit moins caricatural, mais on apprécie le côté un peu introspectif de l’album. C’est en tout cas écrit avec justesse, il me semble (car cela fait un moment que je n’ai plus 18 ans).

L’album n’est en aucun cas un cours sur l’adolescence ou sur les jeunes. C’est juste l’histoire d’un ado qui passe sa dernière nuit blanche avant de partir à la capitale. Pour certains, ce sera chiant au possible, pour d’autres totalement génial. Sans aller jusqu’à ces extrêmes, on dira que l’on a apprécié cette tranche de vie, mais que cela manque d’énergie.