5/10Very Bad Twinz

/ Critique - écrit par Maixent, le 18/10/2011
Notre verdict : 5/10 - Hell Twins (Fiche technique)

Tags : margaux motin pacco bad very twinz pages

Un album à quatre mains qui sans vraiment révolutionner le genre, se laisse lire avec plaisir. A la fois girly et iconoclaste dans l'esprit du Fluide du XXIeme siècle...

Deux démons sont renvoyés sur terre pour une mission officielle très simple, voir si tout va bien. Mais Satan est fourbe c’est bien connu, et s’il envoie Gomar et Pacc’ parmi nous c’est surtout dans l’intention d’y semer la zizanie, et ce, malgré la trêve imposé par Lui. D’ailleurs, pour être sûr que tout se passera mal, le diable a réservé à nos deux héros une petite surprise troublante pour la virilité de Pacc ‘ et plutôt amusante  pour le côté garçon manqué de Gomar. Tout cela pourrait être une expérience somme toute divertissante si nos deux compères ne risquaient pas d’être envoyés dans les limbes d’ici trois jours.

Le décor est là. Un peu de fantastique histoire de se permettre des décalages humoristiques et un enjeu de taille, ils risquent de mourir quand même, d’où un climax insoutenable en fin d’album en attendant la suite. L’histoire en elle-même est surtout un prétexte à des dialogues bien sentis et révélateurs d’une
Welcome Hell.
génération d’auteurs issus du web, qui se permettent une grande liberté de ton, ne s’embarrassant pas de politiquement correct et ne se privant pas de glisser des éléments personnels offrant une plus grande proximité avec le lecteur.

Il est d’ailleurs évident que les personnages sont calqués sur les auteurs. A commencer par leur nom à la référence transparente mais aussi leurs caractéristiques physiques et leur caractère. Quiconque est déjà allé sur le site de Margaux Motin connait son style direct et son caractère bien trempé. Ici on poursuit cette nouvelle vision de la femme, loin de la coquette intouchable, capable de jurer comme un charretier mais toujours sur talons hauts. En ressort un contraste assez efficace d’autant plus mis en valeur par l’inversion de sexe des personnages, ce qui prête à dialogues décalés et découvertes merveilleuses comme pisser debout après des années de contrainte assise sur les toilettes.

On notera la présence de guest stars dans le casting qui ont sans doute été choisis pour leur humour direct proche de celui des auteurs. Florence Foresti
Service Après Vente des Enfers
incarne un diable rouge vif portant le délicat titre de Mother Fucker tandis que le Service Après - Vente d’Omar et Fred l’assiste dans ses démarches.

Tout ça colle parfaitement à l’air du temps. C’est pas compliqué, il y a tout. Même le titre est dans la mouvance, dans le sillage de Very Bad things ou Very bad trip. Les tags ont un côté mode et girly genre Victoria Secret. Les personnages ressemblent à des gens que l’on pourrait croiser dans une soirée hype parisienne.  Le dessin participe également de cette idée, entre le Street Art et la ligne claire, avec des trouvailles graphiques efficaces rappelant le monde de la pub comme les bulles de couleur selon que ce soit tel ou tel personnage qui prend la parole. Seul bémol, on est plus face à du concept et du graphisme qu’à une véritable vision artistique.

Dans l’ensemble tout cela fonctionne plutôt bien. Les personnages sont attachants bien qu’assez simplistes. Un Pacc’ grognon et raisonnable face à une Gomar prête à tous les excès. Un duo improbable comme il y en a déjà eu beaucoup mais remis au goût du jour avec humour. Et même si l’album n’est pas un indispensable, il se lit avec plaisir.