3/10Valentine - Tome 3 - Rien dans ma vie

/ Critique - écrit , le 11/06/2007
Notre verdict : 3/10 - Rien dans sa vie (Fiche technique)

Tags : tome valentine dans vie dessinee rien guillard

Epilations métaphysiques

Dans la famille « qu'est ce que je pourrais bien raconter ? », je demande Valentine.

Rien que cette phrase pourrait à elle seule résumer à elle seule la description non exhaustive de cette bd commerciale. Valentine, c'est la caricature de la Bridget Jones made in France. Etudiante paumée condamnée au célibat, la demoiselle est bardée des clichés de la célibataire vieille fille. Cela va de l'éternelle obsession des kilos en trop jusqu'à recherche désespérée d'un beau mâle au physique d'elfe Legolas. Seul lot de consolation, un chien ressemblant vaguement à un bichon maltais pour éviter de passer des nuits solitaires. En attendant l'âme sœur qui voudra s'occuper d'elle, Valentine (l'ambiguïté du sens donné au nom) raconte donc ses histoires tels les états d'âmes d'une adolescente de 16 ans alors qu'elle en a 25. Peinant à trouver un travail alors que sa mère menace de ne plus la subventionner, la future chômeuse incarne la femme moderne d'aujourd'hui. Ses mésaventures se divisent en planches uniques alternées par des billets débordants de second degré excessif et caricatural. Les chutes sont forcées et les idées peu originales.

Le dessin ne vient pas gâter Valentine. Trait simplifié au maximum, avec un léger ton « simpsonnien » lorsque la dessinatrice passe davantage de temps sur ses personnages. Le style du dessin n'est pas ici critiqué, simplement l'usage qui en est fait. Peu équipé en décors, la série revêt des éléments plus favorables au format strip unique. Cependant, beaucoup de rajouts sont opérés par ordinateur. Il en va de même pour la coloration, qui parvient à combler dans le meilleur des cas le vide des décors, ou alors à mettre au grand jour son aspect aérographié. Si ll'on devait se poser une question, la première serait de savoir si, à défaut de trouver un homme convenable, Valentine aurait un public qui lui serait prédestiné. Peut-être les femmes célibataires auront dans leur troupeau de copines l'une d'elle qui lui offrira cette bd avant de la faire rire jaune en lui sortant : « ah tiens, je l'ai vu et j'ai pensé à toi ». Peut-être que quelques adolescentes perdues achèteront l'ouvrage par accident avant de s'étonner elle-même de leur achat une fois la crise passée.

Sans doute Valentine est une chômeuse avertie, mais espère bien malgré tout arrondir ses fins de mois difficiles.