7.5/10La Traversée - Ode au voyage post-apocalytique

/ Critique - écrit par Canette Ultra, le 13/02/2011
Notre verdict : 7.5/10 - J'étais sur la route... (Fiche technique)

Tags : monde post kindle apocalyptique film science histoire

Un premier album en solo pour Jérémie Royer et une première réussite. Les ficelles employées ne sont pas toutes originales mais elles font mouches. Ainsi grâce à son style graphique et la puissance de ses paysages, le jeune auteur nous livre un récit qui se dévore avec plaisir.

Ce mois-ci, Manolosanctis nous livre un album de l’un de ses habitués. En effet, Jérémie Royer est bien connu des amateurs de la maison d’édition. Le jeune auteur a déjà été publié dans deux recueils : 13m28 et Phantasmes. Maintenant, nous le retrouvons dans un album dans lequel il s’illustre en solo. Etape crucial autant que périlleuse, l’exercice peut s’avérer douloureux. Alors quoi de mieux pour un album seul que de développer l’histoire d’un homme solitaire ? Chez Krinein, nous sommes toujours friands de découverte et nous nous lançons sur les traces de cet album.


Je suis l'aigle de la route !
Le pitch est assez simple : dans un monde dévasté, un homme arpente les routes. On a un petit quelque chose de Mad Max dans ce désert et cette lutte pour la survie. Le héros n’a rien de spécial : c’est un homme lambda qui a compris comment survivre sans toutefois renier toute son humanité. Néanmoins, cette dernière est en péril car chaque jour qui passe, ses choix peuvent le faire basculer du mauvais côté de la barrière. S’il accomplit tout cela, c’est pour deux raisons : tout d’abord, il veut retrouver sa famille (son ex-femme et son enfant). Ce but est classique mais on comprend vite ses motivations et il faut avouer que dans le monde, un quidam moyen n’a pas forcément de but plus élevé. Ensuite, il doit protéger une orpheline qu’il croise au début du récit. Cette jeune enfant va se révéler plus utile qu’elle n’en a l’air car elle va devenir au fil de l’aventure, le garde-fou de notre héros. On reconnaît dans la relation adulte-enfant, le même type de lien que dans La route. La présence de personnages qui suivent nos marcheurs, ajoute à cette impression.


Les voyages forment la jeunesse.
Tout ce cheminement ne sera d’ailleurs pas si solitaire que cela. Ainsi, nous croiserons des pillards mais également un semblant d’organisation autour d’un leader fanatique pour qui la violence manque d’être fatale aux héros. Par conséquent, nous n’avons guère le temps de nous reposer dans ce récit et l’aventure se dévore littéralement. Le dessin épuré mais jamais bâclé nous fait découvrir des paysages qui sont comme des cartes postales post-apocalyptiques. Les personnages ne jouissent pas du même détail mais ils sont dotés d’une identité facilement reconnaissable. L’alternance entre les séquences s’enchaîne donc parfaitement et l’ouverture faite à la fin du récit nous fait attendre une éventuelle suite avec impatience.


Une partie de cache - cache ?
Un coup d’essai qui est une réussite. Ainsi, même si les ficelles utilisées ne sont pas forcément originales, elles font tout de même mouche. Une épopée enivrante qui se laisse dévorer avec aisance.