Titeuf - Tome 12 - Le sens de la vie
Bande Dessinée / Critique - écrit par athanagor, le 03/09/2008 (Tags : titeuf tome zep vie sens etat livres
De nouveau, ZEP nous tourne vers cette question fondamentale : "c'est quand qu'on a des poils ?" Et de nouveau l'humanité s'interroge.
Ca y est, le 12e tome du petit bonhomme à la houppette blonde est sorti, et tous en parlent, soulignant avec insistance l'amour et l'adoration que les enfants lui portent, et quel talent il faut à ZEP pour savoir leur parler ainsi. Dans cette débauche d'analyse du phénomène par des gens sérieux qui parlent dans la télé, les seuls adultes à qui on demande leur avis sont des psychologues qui décortiquent le phénomène, comme cette panse de brebis farcie de Gérard Miller, psychanalyste à la radio et à la télé qui s'émerveille devant le fait que Titeuf n'est pas simplement une création de ZEP, mais que Titeuf, et bien en fait, c'est ZEP. Fort heureusement le montage du reportage ne montre pas l'heure et demi suivante pendant laquelle ce ponte de la psychanalyse audiovisuelle révèle les penchants homosexuels et homophobes de ZEP avant, dans l'emballement du moment, d'accuser Nicolas Sarkozy de lui avoir collé la DST au cul, ce qui explique pourquoi il prend des PV quand il roule en scooter sur les voies de bus. Sacré Gérard !
Non, à vrai dire et à notre niveau, ce que ZEP peut faire avec ou à des enfants (grâce à ses BD hein ! Attention !), on s'en fout un peu. Ceux qui sont fans, ça les touche pas trop. Ce qui les botte par contre, c'est cette capacité de l'auteur à se replonger dans les moments de son enfance et d'en sortir les moments où il avait, rétrospectivement, vraiment l'air d'un con. Et la magie, c'est que ces moments, on les a presque tous eus. Bien sûr aujourd'hui, qu'on est adulte et tout, on se souvient plus de ces heures passées à se regarder la braguette pour voir comment ça marche, de ces trucs dégueulasses dans lesquels on mettait les doigts parce qu'on ne regardait pas où ils traînaient, de ces vautres monumentales qui nous faisaient appeler nos mamans ou de ces slips ridicules qu'on avait en allant à la piscine. Aujourd'hui qu'on est grand, musclé et blond de partout, c'est pas possible que ça ait pu nous arriver. Eh ben ZEP lui, même pas peur, il s'en fout, et pour la douzième fois consécutive, il nous pond le menu de tous ces trucs dont on a honte, mais qui quand même nous font bien marrer quand ça arrive aux autres, avec encore, de-ci de-là, des interrogations philosophiques ou sociologiques. Mais si Titeuf s'interroge sur la société, il s'interroge aussi sur des trucs aussi innocents que les bulles dans le Coca, désarmant immédiatement une quelconque intention de vouloir donner une leçon de vie au lecteur, qui est bien souvent aussi en peine que ce héros de trouver des réponses.
Ainsi voilà une nouvelle occasion de se replonger par le ridicule dans une période de nos vies où rien n'avait d'importance que de se marrer, sans avoir peur de perdre son travail. Ces moments-là sont rares, profitons-en.