Une Stupéfiante aventure de Viny K. - Tome 1 - Une si jolie petite gueule
Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 03/02/2012 (
Il est des bandes dessinées qui, au premier abord, ne vous inspirent pas forcément confiance. Une couverture où la couleur orange prédomine, un dieu indien à la tête d’éléphant qui fait un pas de danse (indienne ?) et un couple qui cherche à s’enfuir vers la lumière. On ne peut pas dire que cette couverture invite à la lecture. Seul, peut-être, le titre Une si jolie petite gueule est un petit peu accrocheur par son côté énigmatique et en total contradiction avec l’impression donnée par la couverture. Mais qu’en est-il vraiment ?
DR.L’histoire est dessinée par Erwan Terrier et écrite par Vincent Bernière, que l’on a récemment lu dans Le château des ruisseaux, une histoire de toxicomane. En découvrant cela, on a un peu peur de la redite car le héros de cette aventure, Viny K, est un jeune reporter qui gâche son talent dans la drogue. Prenant conscience de son addiction, il décide de contacter les Narcortiques Anonymes. Et là, étrangement, il va à la fois trouver l’oreille attentive d’une sorte de parrain nommé DC10, et un nouvel engouement pour son métier avec l’envie d’aider une pauvre mère de famille qui cherche sa fille, Lolita, toxico comme lui. Son enquête va alors l’emmener sur les traces d’un magicien ainsi que sur celle d’une sorte de prophète indien. Mais n’est-ce pas un peu dangereux pour un toxicomane fraîchement repenti de côtoyer ce monde où le sexe et la drogue font bon ménage !
Clairement, l’album est totalement différent de celui que l’on a pu voir avec Le château des ruisseaux. On est donc rassuré.
DR.Et si le côté couleurs pétantes avec les deuxième et troisième de couverture en rose fuchsia et des cases dessinées qui ne sont pas sans rappeler les auteurs de l’underground américain comme Richard Crumb font présager le pire (un côté donneur de leçon), on est vite intéressé par le personnage de Viny K et surtout, son problème d’addiction n’est pas le sujet principal. C’est bien l’enquête que l’on suit avec quelques passages difficiles et très sérieux liés à son problème de drogue, mais aussi avec un certain sens de l’humour que l’on retrouve dans le comportement de Viny et dans les personnages caricaturaux d’Osha, gourou aux préceptes ridicules et hilarants qui assène sa philosophie à coups d’histoires drôles. Le personnage de Viny est aussi très sympathiques avec son côté chambreur, décontracté et prêt à toutes les expériences.
On a donc un très bon album qui tient toutes les espérances dans son titre car on est loin d’ « une si jolie petite couverture ». La couverture, ce sera là son seul défaut mais qui correspond à l’ambiance de l’album. On n’est donc pas trahi.