9/10Souvenirs de films

/ Critique - écrit par Mandark, le 17/11/2009
Notre verdict : 9/10 - Fête d'affiches (Fiche technique)

Tags : film rouve souvenirs cinema films annie cordy

Un livre superbe où le 9ème et le 7ème art se rejoignent au fil d'affiches fantasmées par de grands noms du dessin. Une perle !

Attention, livre merveilleux !

Quelle superbe idée d’avoir rassemblé un collectif de  51 dessinateurs de tous âges et de tous styles pour leur demander de donner leur vision du « film qui compte le plus » pour eux (pas forcément le meilleur, pas forcément le plus culte, mais celui qui leur tient à cœur pour une raison ou une autre), sous la forme d’affiches imaginaires présentées pleine page. 

L’affiche de cinéma, parlons-en justement. Se souvient-on qu’à une époque, pas si lointaine, les affiches étaient dessinées et constituaient un morceau à part entière de l’œuvre qu’elles présentaient, et non pas, comme c’est souvent le cas aujourd’hui, des publicités racoleuses destinées à vendre un produit de grande distribution ? Souvenirs de films est l’occasion d’une extraordinaire promenade à travers les souvenirs, les émotions et l’imaginaire de grands artistes, qui plus que contents de jouer le jeu, livrent une petite part d’eux-mêmes tout au long de ce somptueux et attachant recueil.

Il était une fois dans l'ouest, par Dany
Il était une fois dans l'ouest
par DanyEt plus on avance dans ces souvenirs liés à des pièces pas forcément considérées comme majeures du 7ème art, plus on se dit que sans ces grands films (même petits), peut-être que beaucoup de ces auteurs n’auraient jamais dessiné, et que le cinéma est un art majeur justement parce que parfois en mode mineur, échappant finalement avec le temps à toute étude critique qui viserait à le cataloguer et à l’enfermer dans un carcan d’analyses compliquées et définitives (comme le manuel de poésie, caricatural et pourtant tellement parlant, de J. Evans Pritchard dans Le cercle des poètes disparus). Ce qui reste au final, ce sont des moments sur pellicule et les émotions personnelles qui y sont attachées, un rappel que le cinéma se regarde autant avec le cœur et les tripes qu’avec les yeux.

Tout au long de la lecture/contemplation de Souvenirs de films, nous nous prenons ainsi nous-mêmes à dessiner derrière nos yeux l’affiche, les affiches des films qui nous ont marqué et ainsi boucler la boucle de cette sarabande d’images fixes inspirées par d’autres images fixes qui, comme par magie, prennent vie dès lors qu’elles se succèdent à la vitesse de 25 par secondes, mettant du même coup en branle le petit projecteur qu’on a dans la tête.

Un ouvrage qui donne envie de découvrir ou redécouvrir tous ces films (et tellement d’autres) et qui sonne comme une déclaration d’amour ; et c’est peut-être bien cela la pierre angulaire de toute forme d’art, de création, d’artisanat, appelez ça comme vous voudrez. De l’amour, et énormément de tendresse.

Humain quoi.