6.5/10Sophia - Tome 2 - Dans Paris, ville hermétique

/ Critique - écrit par Luz, le 24/01/2009
Notre verdict : 6.5/10 - Sophia, fille hermétique (Fiche technique)

Tags : dans paris vinci vanna jeux ligne sophia

« C'est la romance de Paris, au coin des rues, elle fleurit. Ça met au coeur des amoureux un peu de rêve et de ciel bleu. »
Charles Trenet

Un second tome de Vanna Vinci, mettant en scène la même Sophia, grande, maigrelette, la silhouette timide, les épaules légèrement penchées vers l'avant, enfermant la tête vers le sol, de grands yeux et une coiffure étrangement indomptable, comme sa propriétaire.


La jeune femme trouve une nouvelle quête : chercher un nouveau maître alchimiste afin de détruire l'éphémère de la vie qui tue peu à peu son père adoptif. Dans sa poursuite du temps qui s'en va, Sophia jongle surtout entre son histoire amoureuse avec un beau brun mystérieux, ses nouvelles rencontres étranges avec de vieux séducteurs et maîtres, et la peur de la perte d'un proche, ensemble qu'elle fuira tout en fonçant dans le mur inconsciemment, en y trouvant des réponses. A moins que ce ne soient les solutions qui la trouvent.

On est forcément déçu devant cette impression de ne pas aller jusqu'au bout des choses, que l'auteur est restée sur la réserve. Malheureusement on se doute que la frigidité de la bande dessinée et due à la complexité du personnage principal qui crée le mystère, et l'intrigue de la série : Qui est-elle ? Pourquoi est-elle la seule à ne pas avoir de visage vivant, dans les illustrations ? Contrastant avec ses amis ridés, d'un âge plus qu'affolant (à quelques siècles près).

Le ton est donné dès la couverture, sombre, mystérieuse, avec le visage blême, presque vampirique, de la protagoniste en premier plan, celle-ci contraste du tome 1 aux couleurs vives et au titre optimiste : La fille en or, annonciateurs d'une toute autre atmosphère. Un graphisme intérieur toujours aussi surprenant, intéressant, tout de noir et blanc vêtu, crayonné, encré, agréable à rencontrer tout au long des pages. Des visages masculins marqués, des lieux communs bien connus des lecteurs décrits par de petits traits directs, sous un angle inconnu.


Un être humain, complètement perdu, dans un monde qui semble d'autant plus géant, la dévorant sur place : enfant coincée dans un corps de femme, elle ne cesse d'appeler à l'aide, tout en restant muette. Elle ne semble s'exprimer clairement que lors de ses rêves où elle se voit elle-même petite fille, et nous permet de toucher un petit quelque chose du bout des doigts. On assiste alors à une intrigue qui allume notre esprit, pour ensuite le laisser languir, puis finalement s'endormir et s'éteindre.

Un album dans lequel on souhaite rentrer, mais qui nous laisse simplement jeter un œil par la fenêtre, légèrement embuée, en plus. On attend que Vanna Vinci prenne le tournant, quitte à prendre son temps, et nous dévoile un tome 3, à la hauteur de son personnage, de ses idées et de son esthétisme. Nous on y croit, et on attend.