8/10Sinbad - Tome 3 - Les ombres du harem

/ Critique - écrit par athanagor, le 05/10/2010
Notre verdict : 8/10 - Dernier vœu (Fiche technique)

Tags : sinbad tome arleston alary soleil bandes cratere

Dernier tome d'une trilogie en forme de réussite, sur un sujet pas banal traité avec non moins d'originalité par une équipe d'auteurs qu'on aimerait retrouver plus tard.

Suite et fin des aventures du marin le plus cool de Bagdad, dont l'activité maritime n'est d'ailleurs pas dominante, ce tome 3 offre un dénouement valable à la quête familiale de ce héros attachant. Au travers d'une histoire agrémentée, à l'initiative des tomes précédents, de la présence des figures classiques des Mille et une nuits, assujetties pour le coup à un humour grinçant derrière lequel on reconnaît la patte de Christophe Arleston, Sinbad surmonte à nouveau un paquet d'entourloupes
et se sort par une pirouette et un bon mot des situations les plus périlleuses. C'est sans surprise qu'il sortira grand gagnant de tout ceci, et on pourra pencher la tête sur le côté en découvrant la fin originale et assez mignonne, qui se garde pourtant d'être mièvre.

Fermant ainsi leur cycle oriental, les trois auteurs nous gratifient d'une conclusion à la hauteur des premiers ouvrages à grand renfort de gags courus d'avance et de poncifs comiques qui, dans cette situation particulière, sont outrageusement en décalage. Fort de ces éléments, la recette est prolongée par la manifestation d'une violence barbare qui s'exprime à grands coups de cimeterre dans la trogne. Bref, du pur Arleston. Pourtant la magie persiste dans les décors, les évocations surnaturelles et le soupçon d'eau de rose que ne manque pas d'apporter Audrey Alwett dans cette subtile mixture, où il faut bien reconnaître une vraie réussite. En trois tomes et tout du long, on a eu droit à une aventure toujours captivante et bien développée, sans longueurs ni ellipses, dans un contexte connu, mais dont la mise en scène constituait la vraie originalité.

Pourtant la qualité générale semble baisser un peu pour ce dernier volet. Parfois c'est le dessin qu'on sent un peu mois abouti, parfois les dialogues, mais la qualité générale reste tout à fait enviable. Seulement pourra-t-on formuler quelques doutes en regard des deux tomes précédents. Mais il est difficile de poser cet avis avec la certitude de l'objectivité, et peut-être que ce constat n'est que le fait d'un ressenti personnel, habitué qu'on est aux personnages et aux représentations qui accompagnent la magie depuis maintenant trois tomes.

Bref, c'est toujours avec le même plaisir qu'on parcourt ce dernier tome malgré, quand même et comme souvent, le regret de laisser un personnage qui, d'emblée, suscitait la sympathie.