7/10Le Serpent d'Hippocrate

/ Critique - écrit par plienard, le 20/05/2011
Notre verdict : 7/10 - Le serment d’hypocrite (Fiche technique)

Si vous êtes un être passionné, si vous voulez lire une histoire incroyable, jetez-vous sur ce livre, vous serez bouleversé. Tirée d’une histoire vraie, il faut le lire pour le croire.

Le serpent d’hippocrate est tiré d’un fait divers réel. Le couple Isabelle et Paul Skibowski et leur fille Émilie sont venus emménager dans une petite ville de province. Prises d’angoisses, Isabelle fait appel au docteur Alain Mangeon réputé comme étant le meilleur de la région. Ce dernier semble ébloui par cette jeune femme délaissée par son mari militaire et trop souvent absent. Peu à peu, une idylle se noue entre lui et cette femme très discrète. Un peu trop car il semble que son mari soit violent.


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Fred Pontarolo signe ici l’adaptation d’un fait réel. Je rentrerais peu dans le détail de cette histoire et je vous invite (si vous êtes tentés de la lire) de ne pas trop vous renseigner afin de ne pas connaître tous les faits. Car le meilleur est pour la fin et si le talent graphique de l’auteur est indéniable, la puissance de l’histoire vient aussi de son scénario.

Fred découpe l’histoire en six chapitres, insufflant à chaque fois une montée de la tension qui va friser l’étouffement sur la fin. Son dessin, comme jeté en un seul jet sur la feuille de papier, est sombre car l’histoire n’est pas une simple histoire d’amour, mais une passion dévorante et aveuglante qui se transforme en tragédie.

Le titre est à l’image de l’intrigue et du dessin, sobre. Si l’on voit bien l’allusion au métier de médecin d’Alain Mangeon, avec le serment d’Hippocrate que chaque futur docteur doit prononcer, l’auteur joue aussi sur les mots. Car ce serment a pour objectif de rappeler des obligations morales et éthiques, mais les suivra-t-il ? Quant au serpent, cet animal biblique est depuis le commencement du monde l’image du mal qui s’insinue. C’est d’ailleurs le point d’interrogation de l’histoire. Si l’on comprend bien le symbole du serpent, pourquoi le dessiner sur la couverture alors que, jamais il n’apparaîtra dans l’album et qu’il est plutôt remplacé par une ombre maléfique.


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Si le découpage en chapitre est une bonne idée pour symboliser différentes étapes, on regrette le manque de chaleur et surtout le manque d’expression des sentiments entre Alain et Isabelle. Si l’on peut comprendre en partie pourquoi sur la fin, les sentiments d’Alain sonnent creux, voir faux, on a du mal à croire à cette passion. Mais peut-être que le lecteur doit-il déjà croire à la passion comme étant un amour extrême, et ce n’est pas mon cas.

Malgré un traitement un peu rapide, au début, sur la naissance de la relation entre Alain et Isabelle, on plonge peu à peu dans le sordide qu’une passion amoureuse peut amener. Un parti pris évident pour les amours passionnés fait que l’ouvrage pourra être apprécié et appréhendé de manière totalement différente selon les lecteurs.


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