7.5/10Le Sang des Porphyre - Tome 3 - Gwémon

/ Critique - écrit par riffhifi, le 20/03/2009
Notre verdict : 7.5/10 - Ils ont des chapeaux ronds (Fiche technique)

Parnotte et Balac (alias Yann) balancent un paquet de révélations dans ce troisième tome, suite d'une bonne petite chasse au trésor mâtinée de chronique familiale houleuse en pays breton.

Ma doué ! Balac is back ! Ce n'est plus un secret pour personne : malgré la rigolote biographie imaginaire du scénariste, celui-ci ne fait qu'un avec Yann, auteur entre autres des Innommables et des aventures d'Odilon Verjus. Bien que né à Marseille, Yann/Balac est bien breton à l'intérieur de lui, et se fait manifestement plaisir avec la présente série, dessinée avec talent par Joël Parnotte. Puisant dans le folklore du far-west hexagonal et s'inspirant de la légende de la famille Rothéneuf (associée aux rochers sculptés que l'on trouve sur Konan dit des kros mots
Konan dit des
krossièretés
la plage du même nom, près de St-Malo), Le sang des Porphyre a trouvé son identité, et parvient plutôt bien à captiver l'attention. On espère toutefois que la saga trouvera sa conclusion sans tarder excessivement, histoire de ne pas avoir le temps de lasser.

« Porphyre » est un mot chargé de sens multiples mais difficiles à rapprocher les uns des autres : il s'agit à la fois d'un prénom ancien, porté notamment par un saint du Vème siècle, d'une roche magmatique rare que l'on trouve en Russie (et que l'on associe aux 33 ans de mariage, merci Wikipedia), et d'une maladie curieuse (le porphyrisme) que l'on décrit comme l'une des causes des légendes de vampirisme et de lycanthropie : la peau blanchit, le sang se décolore, le sujet devient à moitié fou, etc. Ici pourtant, Porphyre est simplement le patronyme d'une famille bretonne, dont les membres semblent finalement difficile à identifier. Il semblait jusqu'ici que Konan et Gwémon étaient les deux frères tenants du nom, mais les révélations en cascade que réserve ce troisième tome laisseront voir à quel point il est problématique de définir dans quelles veines coule le sang des Porphyre. Qu'importe, l'hérédité importe moins aux personnages que l'héritage, en l'occurrence celui de Pépé Porphyre, Hyacinthe de son prénom, dont le magot doit être enfoui quelque part sous le sable de la plage du coin.

Korentin dit des kros mots aussi
Korentin subit des krossièretés
Au milieu des règlements de compte familiaux et des vérités fracassantes brutalement dévoilées (notamment sur le passé carcéral de Konan), un nouveau personnage surnage dans ce nouveau tome, qui vient s'ajouter à Soizik, Hermine et aux (supposés) frangins Porphyre : Korentin, blondin barbu au sang chaud dont le rôle exact dans l'intrigue reste encore à déterminer. On en saura plus dans le prochain (dernier ?) épisode, intitulé Hermine et dont la couverture arborera des tons mauves, après trois tomes aux couleurs respectivement jaunes, bleues et vertes ; encore une fois, le personnage-titre voisinera un rocher dans lequel on distinguera un hideux visage humain... Aura-t-on le fin mot sur le trésor, la lignée des Porphyre ? On fait confiance au scénariste, qui par ailleurs doit savoir mieux que personne la vérité sur le sang des Bretons : il ne contient pas d'hémoglobine, car il est en réalité composé d'un subtil mélange de vin, de cidre et de chouchen.