7/10Le Sang des Porphyre - Tome 2 - Konan

/ Critique - écrit par riffhifi, le 24/09/2007
Notre verdict : 7/10 - Sang pour sang breton (Fiche technique)

Un deuxième tome plus sombre que le premier, mais tout aussi breton. Prenons les paris sur le troisième : il s'appellera Gwémon.

Un an après le premier tome, Balac (nom de plume alternatif de Yann, auteur entre autres de Poison Ivy) livre le deuxième tome de sa saga bretonne, toujours dessinée par Joël Parnotte. Impossible de se tromper : la couverture est construite exactement sur le même modèle, à la différence qu'en lieu et place d'une pimpante jeune fille baignée de couleurs solaires, celle-ci affiche un inquiétant jeune homme au regard ténébreux plongé dans une ambiance nocturne. C'est bien connu : le deuxième épisode est toujours plus dark que le premier.

Les frères Porphyre, Gwémon et Konan (rien à voir avec le Cimmérien en-dehors d'une enfance passée dans les fers), sont à la recherche du trésor familial, caché par leur ancêtre Hyacinthe. La seule personne qui semble ne pas détester les frangins (il paraît qu'une malédiction pèse sur leur famille) est Soizik, mais elle se révèle malheureusement un instrument de discorde entre eux, car malgré leurs caractères antagonistes, ils sont tous les deux épris de la donzelle...

Panique celtique

Konan le Breton
Konan le Breton
Sonnez trompettes, résonnez binious, Balac le revendique : Le Sang des Porphyre est une série bretonne jusqu'au bout des ongles. Les personnages, nourris au kouign amann, sont de farouches baroudeurs blonds qui n'ont peur que de l'Ankou. Frustré de n'avoir pu situer sa série Sambre dans le Finistère comme il le voulait à l'origine, il se rattrape avec celle-ci, inspirée de la véritable histoire de la famille Rothéneuf, sinistres égorgeurs de marin du Saint-Malo des années 1500 et quelques...
Ce décor n'est pas pour déplaire à votre serviteur, dans les veines duquel coule également du sang breton (bien que pas autant que dans celles des Porphyre, bien entendu). Teinté de mysticisme, le paysage breton constitue un bien beau décor pour les conflits arides narrés par Balac et Parnotte. Le deuxième s'en donne à cœur joie sur la représentation de rochers aux contours humains, et met à profit son statut de coloriste pour napper ses dessins d'une ambiance nocturne du meilleur goût. A l'image de la couverture, ce deuxième album privilégie les tons bleutés aux couleurs diurnes, pour un résultat plus sombre mais parfois moins excitant que dans le tome précédent. Trop de bleu. Ce qui n'enlève rien à la grande qualité du dessin de Parnotte, au trait doux mais efficace.

Un langage châtié (à une lettre près)
Un langage châtié (à une lettre près)
Le récit avance efficacement, et en profite pour développer activement les rapports entre les personnages. Si ce deuxième tome marque l'entrée en scène d'une blonde vindicative à la recherche du bijou détenu par Soizik, l'accent est mis, comme l'indique le titre, sur Konan, l'aîné des Porphyre. Sous sa carapace rugueuse, l'homme apparaît peu à peu : il raconte son enfance à Soizik, se confronte à sa mère folle qui ne le reconnaît pas, et mène avec détermination la quête du trésor maudit, qui semble au bout du compte n'être qu'un prétexte à rapprocher les protagonistes. On en vient à espérer qu'ils ne le trouvent jamais, malgré la curiosité évidente que suscite cette aventure mystérieuse... Il ne reste plus qu'à attendre la suite, d'autant que la fin de ce tome, un peu sèche, laisse en suspens beaucoup de questions...