4/10Quartier M - Tome 1 - Fêlures

/ Critique - écrit par iscarioth, le 15/05/2007
Notre verdict : 4/10 - Avec toute la bonne volonté du monde... (Fiche technique)

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Les quelques bases scénaristiques de Quartier M ne semblent pas faire le poids face au désagréable et aveuglant feu d'artifice infographique et au surjeu de chaque scène.

Rêvez, bédéphiles ! Rêvez aux lendemains qui chantent ! C'est dit, c'est promis, la BD de demain sera belle car métissée. Les auteurs qui vont éclore auront été bercés non pas par la seule mère franco-belge, mais aussi par les deux influences mondiales : le manga et le comics. Voici venir justement trois auteurs, qu'on pourrait bien affilier à la nouvelle vague qu'on annonce : Stéphane Beauverger, scénariste, Benjo et Zano, dessinateurs. Alors, la panacée par le brassage, on y est ?


Non, on n'y est pas. Pourtant, on nous en promet, de bonnes influences. On nous en met plein la vue dès les premières pages avec une scène d'introduction explosive, opposant deux amis à la Ken et Ryu, balançant des ondes dévastatrices à la
Dragon Ball Z. Graphiquement, on est face à un album qui mélange l'influence manga (les visages, coiffures, codes vestimentaires un peu rétro, d'où la référence - mal placée - à Akira dans le communiqué de presse) et une colorisation infographique très lourde et flashy. L'ensemble est très froid et fade, avec des expressions faciales figées et/ou maladroites.


Malgré ces premières mauvaises impressions, notre attention est retenue par un scénario qui lorgne du coté de l'anticipation, avec un futur ghettoïsé à l'extrême, livré à la loi des bandes (de jeunes, ça va de soi) et en proie à une espèce d'amnésie quasi-collective. Un bon mélange de codes presque post-apocalyptiques, pour un rendu clinquant et rétro. On nous repasse le bon vieux coup de l'enfant traumatisé et pris de vengeance après avoir porté dans ses bras un vieil ami mourant, on nous ressert aussi la rengaine des frères ennemis... Summum de l'exhubérance kitsch, le final, avec cet affrontement entre le héros (le bon, le blond) et une « bande de jeunes » (non, je n'ai pas dit « racailles ») aussi patibulaires que bien coiffés. Les poses, expressions faciales et codes vestimentaires sont maniérés et caricaturaux. Un point de ridicule qu'atteint seulement la crème de la crème des navets manga.


Les quelques bases scénaristiques de Quartier M ne semblent pas faire le poids face au désagréable et aveuglant feu d'artifice infographique et au surjeu de chaque scène. Avec toute la bonne volonté du monde, on ne peut pas honnêtement hisser notre appréciation jusqu'au « moyen ».