Prix Raymond Leblanc - 2007
Bande Dessinée /
Critique
- écrit par Mandark, le 26/01/2010
(Tags : prix leblanc raymond lombard laureats livres travaux
Le Lombard encourage et promeut le talent en s'associant à la fondation Raymond Leblanc. Ce premier album nous présente les lauréats gagnants de la première année pour une plongée dans 6 tranches d'imaginaire en N&B.
Le prix Raymond Leblanc est attribué par la fondation du même nom depuis 2007 aux meilleurs planches sur un thème imposé, celui de cette première année étant « Osez, osez, car le possible est toujours un petit pas après… l’impossible ». Et c'est sur cette phrase un peu fourre-tout de l'écrivain Jacques Salomé que se sont lâché 6 jeunes talents, chacun sous un angle différent.
Nanobiotics, de Liotti et BenecLe duo Giuseppe Liotti (dessin) / Benec (scénario) ouvre le bal avec Nanobiotics, un récit d’anticipation paranoïaque au style visuel classique et précis servant impeccablement le propos du texte, laissant penser qu’ils ont là matière à une série forte et riche. Changement de ton avec La juste de J.M. Ken Niimura (dessin) et Jonathan Mildern (scénario) qui aborde avec un trait simple, fort et presque en silence la douloureuse décision d’une mère sous le régime nazi. Nous faisons ensuite un saut dans l’absurde rigolard avec Trouble-fête d’Aelys Hasbun (dessin) et Alain Munoz qui nous conte les déboires d’une bande de pirates à la recherche d’un perroquet qui ne les ferait pas passer pour une bande de gros beaufs. Dans Une clope, Philippe Dardelet (dessin) et Clément Marquaire (scénario) traitent de l’asservissement à la nicotine vécu "de l’intérieur", tandis que dans Le taureau Marco Galli (dessin et scénario) verse dans le fantastique symbolique pour nous parler de cocufiage. Et pour finir, Le projet Volcan de Léo Maret (dessin et scénario) s’inquiète de l’avenir de la planète en imaginant avec un humour féroce ce que l’Homme peut inventer de plus absurde dés lors qu’il s’agit de survivre… quitte à revenir dans le temps pour se spoiler lui-même.
Difficile de critiquer un album tel que ce Prix Raymond Leblanc 2007.
Difficile car c’est pour les 6 jeunes auteurs ou duos d’auteurs la première grande occasion de voir leur travail exposé à un public plus large que le fanzinat ou la diffusion sur blog, et la première de couverture annonçant la couleur avec un très académique "travaux des lauréats", on se retrouve soi-même à lire le recueil comme si on faisait partie d’un jury ce qui fait que, bien que ces jeunes auteurs soient bourrés de talent, on s’empêche un peu de se lâcher à la lecture de ces 6 petites histoires. A l’arrivée, on ne peut que tomber d’accord avec le fait que tous sont promis à un brillant avenir, mais on est aussi du coup très curieux de ce que pouvaient donner les œuvres des autres candidats.
Quoi qu’il en soit c’est toujours une excellente initiative de présenter au grand public des artistes doués, et rien qu’à ce niveau-là la création de cette nouvelle collection est à applaudir des deux mains.