4/10Princesse Bari - L'intérêt s'est barré ?

/ Critique - écrit par Canette Ultra, le 23/07/2011
Notre verdict : 4/10 - Princesse barrée (Fiche technique)

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Un conte coréen en bande dessinée ! Chic alors ! Seulement quand la fin arrive lorsque l'histoire a à peine débutée, on est frustré. D'autant plus que le dessin nous avait entraîné dans un monde mythique à l'action explosive.

L’été, c’est l’occasion pour certains de voyager, de se dépayser. Alors, si prendre l’avion pour la Corée vous semble difficile dans l’immédiat, pourquoi ne pas lire Princesse Bari qui se déroule dans le pays du matin calme. En effet, la Corée est un pays dont les mythes et les légendes sont nombreux et voici avec cet album l’occasion d’en découvrir un. Aux commandes du navire, Gyu et Wang Peng. Ce dernier nous avait particulièrement enchanté par son travail pour Au bord de l’eau dans lequel il œuvrait aux couleurs. Pour le premier, il est connu pour Chong Mok pour lequel il obtiendrait des prix. L’Asie semble donc être leur domaine de prédilection et nous nous lançons dans l’aventure.


Balèze les ombres Coréennes !
Dans un royaume ancien, le roi reçoit la prédiction suivante : il n’aura que des filles et la dernière causera sa perte. Cette découverte le rend fou et lorsque sa septième fille naît, il décide de l’abandonner. Malheureusement pour lui, le bébé est à chaque fois de retour au palais. Il parvient à l’abandonner une dernière fois en lui donnant le nom de Bari qui signifie abandonné de tous. Quinze années plus tard, le roi, méchant et mal aimé, tombe malade. Il demande donc à un brave d’aller chercher une plante rare. Personne ne veut le faire sauf … Bari ! L’auteur suit donc la jeune princesse alors qu’elle arrive dans un village pour trouver un ermite. L’introduction est engageante et très vite, le style de Gyu s’impose. C’est une BD qui empreinte beaucoup aux codes des mangas et le design de Bari ou de l’ermite sont des exemples assez frappeurs. Seulement, le lecteur va très vite déchanter puisqu’à part le caractère prévisible de certaines situations, c’est la brutale fin du récit qui met en rogne. En effet, au moment où tout s’est mis en place, au moment où la quête commence, c’est la fin avec un épilogue qui tient dans trois cases. «Et ils vécurent heureux… » Avec tout le texte préalable est une fin honteuse puisque nous n’avons rien vu de la quête, de son dénouement ou de la naissance des émotions entre les personnages.


"La mer ! qu'on voit danser ! "
Côté graphique, le travail est là. Pas forcément original mais efficace puisque l’ermite est charismatique tandis que les scènes d’action sont prometteuses. Les couleurs de Wang Peng font une nouvelle fois mouche et il parvient toujours à restituer cette atmosphère de mythe et de grandeur.

Ainsi, Princesse Bari est une bande dessinée intéressante pour son atmosphère et ses couleurs mais terriblement frustrante. Le traitement de la légende laisse clairement sur sa faim le lecteur et l’intérêt est par conséquent limité.


Le fameux manteau mystérieux que beaucoup de personnages ont porté !