ATTENTION : CONTENU RESERVE A UN PUBLIC AVERTI

Les images et textes à caractère érotique, pornographique ou violent contenus dans cette page peuvent choquer certaines sensibilités. En consultant cette page, vous attestez être majeur au regard de la loi française et vous prenez vos responsabilités par rapport à son contenu.

CONSULTER QUITTER

8.5/10Les Petites vicieuses - Tome 1 - Premiers émois

/ Critique - écrit par Maixent, le 27/06/2008
Notre verdict : 8.5/10 - Premières émotions fortes (Fiche technique)

Une série de récits érotiques de qualité qui passent par miracle entre les mailles de la censure. Réservé à un public très averti qui comprend bien ce qu'est un fantasme. A découvrir absolument.

Voilà un livre à ne pas mettre entre toutes les mains, et même le public averti devra se méfier. Avec Les petites vicieuses, Monica et Béa nous entraînent au-delà du fantasme mêlant horreur, sadisme et plaisirs coupables avec brio prouvant s’il en était encore besoin que l’érotisme est véritablement un réceptacle de choix pour l’imaginaire.
Il est évident que les situations évoquées ne sont pas "réelles" et personne ne réussira véritablement à s’identifier et à se dire qu’il a vécu une telle situation (si c’est le cas, il y a quand même un gros problème). Cependant, ces histoires nous parlent : Flagrant délit
Flagrant délit
soit que l’on soit excité, soit honteux, soit carrément au bord du vomissement, on ne peut rester indifférent. Sans vouloir choquer à tout prix, mais en parlant à nos perversions les plus cachées, les plus inavouables, les auteurs nous offrent un récit qui reste gravé dans nos mémoires.

Qui plus est, le fait de mêler des jeunes filles à priori innocentes à tant de perversions, qu’elles ont souvent elles-mêmes mises en scène, renforce la violence du propos et font que ces récits marquent profondément. La recette innocence/dépravation a déjà fait ses preuves et il faut avouer que cela marche à merveille. On sera tout de suite plus interpelé par une mère de bonne famille, portant petit chemisier en soie et se faisant sodomiser par un vendeur à la sauvette en plein après-midi devant les yeux de sa fille rentrant de l’école que par une scène érotique plus classique mettant en scène un couple marié.

Ce premier tome, en noir et blanc, est divisé en huit historiettes faisant tout au plusTous des porcs
Tous des porcs
une dizaine de pages. Chaque historiette racontant l’aventure d’une jeune fille. Ainsi, on pourra suivre les tribulations de Laura, modèle de piété qui se prostitue et même avec… un cochon ; Susy et Esther qui découvrent les joies de l’amour saphique pendant leurs révisions ; Gloria au visage d’ange, masochiste à la recherche du père ou encore Chi-Chi qui travaille dans un restaurant japonais en tant que service de table, voire de dîner.

Même si le dessin de couverture et un peu mensonger, comme pour les mangas, de bien meilleure qualité et mieux travaillé que les planches, le trait reste agréable, et surtout très explicite. Il y a sans doute trop de pointillés qui figurent les ombres mais on s’y habitue assez facilement. Les petites vicieuses n’ont pas à pâtir d'un dessin bâclé comme dans beaucoup de bds érotiques, et l’on sent que les auteurs se sont vraiment intéressées à leurs petites héroïnes.

Comme il est écrit en quatrième de couverture, « l’une des rares séries érotiques retenues comme indispensables par le Musée de la bande dessinée d’Angoulême dans son guide de la bédéthèque idéale » aux côtés de Manara et Crepax. Et il est vrai que lorsqu’une bd érotique arrive à transcender le genre dans lequel elle est enfermée et est reconnue par la bande dessinée "classique", cela mérite de s’y intéresser.