Paulot - Tome 3 - Mutinerie à la ferme
Bande Dessinée / Critique - écrit par iscarioth, le 28/10/2006 (Tags : etat carali guerre premier debut pays roi
L'humour de Carali est tout à fait appréciable mais aura tendance à lasser sur la longueur. Deux solutions : vous vous contentez de lire sa production dans les pages de Psikopat, ou parcourez cet album à un rythme contrôlé, au fur et à mesure de votre digestion.
Vous connaissez tous Carali. Mais si, mais siiii. Carali, on le croise presque chaque mois en faisant un tour en kiosque. Il est le grand chef du magazine de BD Psikopat, qu'il a créé en 1982. Ce sont souvent ses dessins que l'on retrouve en couverture du mensuel. On se souviendra longtemps de cette une, concoctée lors de la crise de la grippe aviaire, mettant en scène un fermier embrochant un poulet et déclarant « qu'on va encore se ruiner en capote »...
Avec cet album qu'il dessine et scénarise, Carali poursuit sur la voie qui lui a toujours réussi : l'humour. L'auteur met en scène Paulot, un auteur BD reclus dans une fermette de campagne (autobiographique ?). Le quotidien de l'auteur est bien monotone, ou plutôt aurait pu l'être, si les animaux qui l'accompagnent n'avaient pas eu don de parole. C'est ainsi que, comme le représente bien la première de couverture, notre très cher Paulot se retrouve terrassé par sa petite famille animale. Le chat et les poules, principalement, qui l'envoient au tribunal, le conspuent, jouent avec lui à la guerre des nerfs. Les lecteurs de Psikopat ont déjà pu apprécier les histoires de Paulot à la ferme, celles-ci ayant été publiées dans le mensuel. Et on remarque qu'un album compilant les histoires comiques publiées dans un mensuel, que ce soit Fluide Glacial ou Psikopat, amène toujours le même écueil : la redondance. Comme Pascal Brutal, Paulot amuse dans un premier temps, mais lasse vite si la lecture est continue. Le principe de base est imperturbablement le même : on voit Paulot évoluer dans sa fermette en compagnie de ses animaux, qu'il défie régulièrement. Le comique suscité par le don de parole des animaux, leur organisation et leur résistance face au « maître » est inévitable. On sent un Carali expérimenté, très bon dialoguiste. Il est possible de relever des parallèles à l'actualité ou aux thèmes sociaux majeurs du moment. « Je te l'avais dit que le choc des religions, ça rend con et agressif » lance une poule sautant au cou de Paulot, qui, quelques pages plus tard, accepte de marier ensemble trois de ses volatiles (le parallèle avec le mariage homosexuel manque singulièrement de finesse). Bref, les qualités humoristiques de Carali ne sont plus à prouver mais n'empêchent pas pour autant la répétitivité, forcément moins ressentie au compte-goutte mensuel qu'à la lecture d'un album-recueil.
L'humour de Carali est tout à fait appréciable mais aura tendance à lasser sur la longueur. Deux solutions : vous vous contentez de lire sa production dans les pages de Psikopat, ou parcourez cet album à un rythme contrôlé, au fur et à mesure de votre digestion. De toutes les manières, les fans du bonhomme se régaleront.