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4/10Le Parfum de l'invisible - Tome 2

/ Critique - écrit par athanagor, le 12/05/2010
Notre verdict : 4/10 - Tasteless (Fiche technique)

Ce tome 2 remet en scène le pervers inventif du premier ouvrage en exploitant avec un certain manque d'inspiration le concept d'invisibilité.

Ce tome 2 démarre sur le chapeau de roues. On se demande même si on n'a pas raté une page. Le professeur qui a inventé le baume d'invisibilité, se fait ficeler par une jeune femme brune et super bien gaulée. Son but est de le forcer à lui donner de son baume, pour qu'elle puisse en tirer des avantages crapuleux. S'ensuit un premier passage assez rigolo où le professeur se joue de la sottise de sa tortionnaireCouv. édition couleur avril 2010
Couv. édition couleur avril 2010
en lui faisant croire qu'elle est effectivement invisible (ce passage en dit d'ailleurs assez long sur la vision qu'a Manara de l'intellect féminin). Quand on sait que le baume n'agit que sur la peau, on devine bien ce qu'il en est. Puis une suite d'événements assez survoltés mènera à la réconciliation de la jeune fille et du professeur, qu'on découvre d'ailleurs dans cet ouvrage sous un jour assez touchant. Et ainsi la jeune fille finira par obtenir ce qu'elle voulait

Mais là, surprise. Cette première histoire qui, à défaut de révolutionner le genre, offre un minimum de cohérence, est suivie par un trip assez non identifiable. Une fois de plus l'impression générale, c'est que le propos est au service du cul, et pas, comme on pourrait l'espérer, l'inverse. Ainsi, l'héroïne qui est censément à l'abri du besoin grâce à l'usage illégal (mais rémunérateur) de la lotion d'invisibilité, se retrouve quand même à devoir danser dans une boîte de nuit pour gagner sa croûte (!). De plus, quand elle se fait agresser sur son lieu de travail, personne de ceux qui la paie ne pense à lui prêter main forte. En même temps, si c'est pour la foutre à poil... Au final, on se retrouve avec une intrigue où des malfrats braqueurs de banque ultra politisés (qui peuvent ainsi évoquer les brigades rouges) avec des looks de ferrailleurs (qui peuvent ainsi évoquer des... ferrailleurs). On restera donc un peu dubitatif devant ce gang de bourrins, surtout que leur but ultime est de faire exploser un ambassadeur (le premier venu fera l'affaire) en collant un bâton de dynamite dans les fesses invisibles de l'héroïne et en cachant cette dernière sous la table de réception dudit l'ambassadeur. Pourquoi, ne pas cacher directement le bâton sous la table vu les circonstances ? Mettons cela sur le dos de la licence poétique.

Donc, une fois de plus, il faudra regarder ce tome 2 pour ce qu'il est vraiment. A savoir une petite facétie excitante, genre dans lequel Manara est parfaitement à l'aise. Mais à force de toujours faire ainsi concernant cet auteur, on a l'impression de rabaisser ses standards et de diminuer les exigences qu'on est normalement en droit d'opposer à un auteur. On finit par ne plus rien en attendre et à bien y regarder, la répétition des motifs narratifs et illustratifs est telle qu'on se sent conforté dans cette attitude. On en est à un tel point de convention que le personnage principal, type même de la femme manaresque, n'a pas de nom et devient un concept, construit sur la répétition des occurrences et l'abolition des caractères particuliers.