ATTENTION : CONTENU RESERVE A UN PUBLIC AVERTI

Les images et textes à caractère érotique, pornographique ou violent contenus dans cette page peuvent choquer certaines sensibilités. En consultant cette page, vous attestez être majeur au regard de la loi française et vous prenez vos responsabilités par rapport à son contenu.

CONSULTER QUITTER

Orgies barbares - tome 7

/ Critique - écrit par Maixent, le 01/05/2022

Tags :

L'art de la farce

Mais où donc s’arrêteront ces Orgies barbares ? Déjà sept tomes de parus depuis le premier en 2013 et il semble bien que Hartmann soit loin d’en avoir fini. Avec sa riche galerie de personnages tous aussi pervers et déviants, on a tout lieu de penser qu’il s’agisse d’une histoire sans fin tant on peut broder une multitude d’histoires dans ce monde de fantasy où il est impossible de partir dans une quelconque épopée sans se retrouver à encorner une pucelle.


Gilles face aux "nymphes"

 

Comme dans les précédents albums (tous à découvrir sur krinein), nous allons suivre quelques personnages choisis dans ce vaste panthéon et en particulier ici, Gilles. Entre Panurge et Sancho Panza, cet écuyer était déjà présent auparavant mais devient au fil du temps un passage obligé, à la fois ressort comique et instigateur de déviances. Joyeux luron et vilain farceur, il met toute son énergie, non pas à servir son imbécile de seigneur et maître mais plutôt à courir la gueuse dans des manipulations alambiquées desquelles il sort toujours triomphant et les bourses vidées. Participant activement à l’effet burlesque qui plane sur l’ensemble de la série, Gilles passe maintenant au premier plan. Car si l’on suit diverses héroïnes dans les aventures sexuelles et autres, Gilles, lui, est quasiment passé sur toutes. Ici, il ira jusqu’à se faire passer pour un benêt quand, tombant dans les bois sur une servante et sa maîtresse se faisant minette, il feint de les prendre pour deux nymphes sataniques. Bien sûr, ces démons femelles lubriques devront s’accoupler au simple mortel, le torturant de leurs caresses, afin de rompre le sortilège.
Xana et Nidia

 

Il faut reconnaître à Hartmann un vrai talent pour toujours trouver des excuses à des situations cocasses et érotiques. Les personnages, comme le lecteur, ne sont pas dupes mais acceptent avec joie cette douce manipulation qui les emmène dans le plaisir. En plus de l’inénarrable Gilles, on trouvera présents dans cet album Yonsa la guerrière et Kharyn, la chaman du Clan des Louves Grises.

Malgré la répétition relative des histoires, il faut avouer qu’on ne se lasse pas d’Orgies Barbares. L’auteur maintient un niveau égal depuis le début, creusant toujours un peu plus les caractères de ses personnages pour nous les rendre plus attachants. Dans ce septième album, il y aura d’ailleurs très peu d’éléments fantastiques, au privilège de la farce et des jeux de dupe entre les protagonistes, sans perdre de cette qualité graphique et ce dessin d’une efficacité redoutable. Ce pastiche d’ heroic fantasy tient ainsi toujours ses promesses. Xena et son accolyte, Gabrielle, passeront même le temps de quelques pages, rappelant les fantasmes d’adolescents qu’ont pu susciter Lucy Lawless et Renée O’Connor dans cette série télévisée aussi fascinante que cheap. De plus, avec le choix de saynètes, on ne s’encombre pas d’une histoire globale bien que de nombreuses passerelles soient présentes.

Encore une réussite dans cet univers médiéval de paccotille traité avec soin et humour et surtout d’un érotisme torride et joyeux.
Un baiser (ou plus) pour réveiller la princesse endormie