Norse - Tome 2
Bande Dessinée / Critique - écrit par Maixent, le 29/05/2016 (Tags : norse lemay james tome dynamite france livres
Un récit d'héroïc-fantasy excitant et prenant mais qui a du mal à prendre ses marques
Notre héroïne, Brianna Gordona été arrachée de ses Higlands natales lors d’un raid viking pour être amenée à Ekkofjord, en Norvège. C’était le sujet du premier tome de cette épopée se situant au Xème siècle de notre ère, un temps de légendes où fiers et rugueux guerriers côtoyaient sorcières et succubes.
Une femme de chef bien occupée
En effet, il s’agit là d’un monde d’héroïc-fantasy proche de Conan le Barbare, mêlant testostérone hyper gonflée, sensualité des corps dénudés (malgré le froid) et des traits mystiques tels géants, loups garous, ou marcheurs blancs sortis de Game of Thrones. Le cadre est assez bien posé, reprenant la plupart des codes du genre avec des vêtements (peu, certes) qui nous placent directement dans une époque et une sorte de mysticisme entrecoupé de visions et de Dieux anciens, qui s’ils ne correspondent pas à une réalité historique, convoquent une certaine perception déformée à laquelle le lecteur est habitué par les films et séries.
Le dessin est assez rond, parfois trop, et manque cruellement de profondeur, ce qui est sans doute dû à la colorisation plus qu’au dessin lui-même. Les grands aplats photoshopés ne contrastent pas assez entre eux, tout étant traité au même plan, que ce soit les corps ou les matières. Du coup on perd un peu en intensité. Et même les grosses veines bleutées qui parcourent les seins gonflés et rebondis ne suffisent pas à donner plus de relief. C’est dommage car la narration est plutôt cohérente.
Soirée entre amies
On oscille entre plusieurs moments qui s’entremêlent, que ce soit les visions de Brianna ou la captivité de sa sœur sur un navire, ce qui donne un bon rythme à l’ensemble. Le lecteur a le temps de s’attacher aux personnages et à leur psychologie, qui certes, rudimentaire, est cependant efficace. On rentre juste assez dans les détails pour que les scènes de sexe soient cohérentes et pas seulement juxtaposées. D’ailleurs, elles sont traitées sans retenue, que ce soit dans la bestialité ou la douceur. On passe sans problème d’une triple pénétration à des scènes saphiques avec un peu d’inceste par ci par là et un peu de zoophilie aussi. D’ailleurs cela soulève une grande question, coucher avec un loup-garou relève-t-il de la zoophilie ? Ce qui est regrettable c’est l’aspect film X. Si les idées vont assez loin et auraient pu être mieux développées, elles sont traitées comme dans un porno bas de gamme. Les dialogues frisant le ridicule sont prononcées par des bouches glossées toujours à moitié entrouvertes. Le tout avec un regard de petite chatte affolée mais coquine qui ne demande qu’à se faire prendre par des chibres disproportionnés (pour un géant ça se comprend, mais pour un homme normal, un sexe de la taille d’une cuisse c’est un handicap).
Tout cela n’est pas vraiment maîtrisé et on ne suit pas une cohérence de bout en bout. Même s’il y a de bonnes idées, voire même de l'humour et des répliques bien senties, l’ensemble est plus grotesque qu’excitant et peu abouti. On ne sait pas trop où veut en venir l’auteur qui tente parfois de se prendre au sérieux mais se rapproche toujours dangereusement de la mauvaise parodie X, This ain’t Conan the Barbarian.