7.5/10Necromancy - Livre II

/ Critique - écrit par riffhifi, le 16/01/2009
Notre verdict : 7.5/10 - Tout n’est qu’romance (Fiche technique)

Tags : fabien livre nury tome necromancy dargaud librairie

Une deuxième moitié à la hauteur de la première, qui avait cependant l'avantage et l'inconvénient d'être plus nébuleuse. L'ambiance est sordide et immersive, l'association Nury-Manini donne envie d'être revue.

Quatre mois après le premier volet, Fabien Nury et Jack Manini livrent aux lecteurs la deuxième et dernière partie de Necromancy. La résolution est plus claire que l'ouverture, et le diptyque devrait trouver sa place sur les étagères des amateurs d'horreur mystique et d'ambiance polar rétro.


Gordon Devries, chef de gang impitoyable dont les actions ne remplissent pas de fierté sa vieille maman, mène une enquête sévère pour découvrir le pourquoi du comment des manigances de son fils Jeff. Transporter des cadavres momifiés, ce n'est pas le genre de truc que Papa lui a appris à faire...

Là où le premier tome multipliait les personnages en un écheveau pas toujours très lisible, la deuxième moitié se recentre sur le personnage de Gordon, dont on se doute qu'il trouvera sa perte ou sa rédemption à l'issue du récit. En attendant, son périple prend la forme d'une enquête en plein monde paranormal, avec sa légende familiale surnaturelle et le déni que lui oppose l'esprit rationnel du héros. Comme le titre l'indique, il est pourtant bien question de réveiller les morts, ce qui ne manque pas de perturber Gordon, hanté par le fantôme de sa femme... Celui-ci plonge alors dans un trip quasiment ésotérique illustré par le dessin puissant de Manini : comme dans le premier tome, l'univers et son ambiance l'emportent sur la narration, bien que cette dernière se comprenne ici plus aisément. Les visions gagnent en intensité vers la fin,
notamment avec une belle séquence aquatique et l'intervention de quelques chiens à l'apparence résolument infernale.

Nury tisse pourtant son intrigue solidement en mariant à merveille le polar (règlements de comptes, borsalinos et sulfateuses) et le fantastique horrifique (superstitions, incantations et morts vivants), et la tapisse de thèmes aussi sérieux que l'appréhension de la mort, mais on ressort surtout de là en ayant l'impression d'avoir voyagé dans une incarnation fantasmée des années 20, où le surnaturel empèse l'air de son doigt maléfique au point d'en altérer la couleur. Le résultat est plus une expérience sensorielle qu'une lecture articulée, mais on s'en satisfait sans problème. Le duo Nury-Manini se reformera-t-il ? On l'espère...