8/10La mise en Abymes de Balzac

/ Critique - écrit par plienard, le 31/01/2013
Notre verdict : 8/10 - La comédie humaine (Fiche technique)

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De janvier à mars, une nouvelle série paraît aux éditions Dupuis, dans la collection Aire Libre. Intitulée Abymes, elle se déroulera en trois parties et pour le premier album, le personnage principal est un romancier célèbre, Honoré De Balzac.


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L’écrivain Honoré de Balzac est en pleine écriture de son nouveau roman, La peau de chagrin, quand il apprend que son éditeur, Pichot, a remplacé son récit dans La Revue de Paris par celui d’un parfait inconnu. Les épisodes ont tout de suite un immense succès. Ils racontent en effet la vie d’un certain écrivain renommé, Honoré Balzac (sans la particule !) Et ils vont tout dévoiler, jusqu’aux secrets les plus intimes et parfaitement inconnus. Honoré de Balzac va alors se méfier de tout le monde et en particulier de ses proches car la fuite ne peut venir que de là.

Valérie Mangin (Alix senator, Le fléau des dieux) est la scénariste de cet album et du triptyque annoncé. Les trois tomes seront dessinés par un auteur différent et paraîtront avec un mois d’intervalle.  Le premier est l’œuvre de Griffo. Le dessinateur de Giacomo C, Sherman, ou Vlad nous impressionne par le côté caméléon de son trait. Jamais, on n’arrive à identifier son coup de crayon.

Abymes n’est pas un titre anodin. En effet, et cela est très bien expliqué dans l’album, le personnage principal est lui-même le héros des épisodes dans la Revue de Paris et il voit tout s’écrouler autour de lui. Célèbre, riche, admiré, il va voir disparaître un à un ses privilèges. Il va alors soupçonner tout le monde, de son éditeur à son nègre, de son valet à sa femme. Au point que tout le monde finit par le fuir ! Une mise en abymes du personnage !

En lisant ces quelques lignes, vous allez croire que l’album est très sérieux, psychologique, voire un peu trop. Eh bien, détrompez-vous ! Et c’est une des forces de ce livre. Une grande part d’humour est présente. Dans les situations représentées par le magnifique Griffo, mais aussi par le personnage truculent de Balzac. L’homme est en effet un rabelaisien, il profite de la vie, des femmes, a une totale (trop ?) confiance en lui, en son talent et en son avenir. Sa déchéance n’en sera que plus grande et plus drôle. Son obstination à ne pas croire à ce qui lui arrive et surtout à ne pas voir les conséquences participe à l’effet comique.

Une très bonne première partie pour ce triptyque annoncé et qui a droit à une édition limitée et numérotée à 700 exemplaires.


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