6.5/10Mékong - Tome 2 - Piège en forêt Moï

/ Critique - écrit par riffhifi, le 25/09/2007
Notre verdict : 6.5/10 - Piège de bambou (Fiche technique)

Tags : bartoll tome jean claude mekong litterature dargaud

La série Mékong ne prend pas de grands risques mais assure un spectacle de qualité, frais et globalement inoffensif.

Le couple Bartoll, Agnès et Jean-Claude, a pour but dans Mékong de redonner vie aux récits d'aventure bon enfant des premières années Pilote, celles du prolifique Jean-Michel Charlier et des ses pirates, aviateurs ou aventuriers. Alan Thomas continue donc ses tribulations au fond de la forêt cochinchinoise pour le bonheur... des fans de Tarzan ?

Mé fé pas le kong !
Mé fé pas le kong !
Alan Thomas, toujours aussi jeune et beau, mène la jeune et belle Meïlin hors de portée de ses ennemis. Rappelons que le vrai nom de la donzelle est Kim Vang, et qu'elle est la fille cachée d'une princesse et d'un officier français... Sans compter qu'elle représente la seule chance d'atteindre la cité perdue, où se trouve (comme d'hab) le plus fabuleux trésor du monde.

Aventure à l'ancienne, incontestablement, Mékong n'est pas pour autant traité par-dessus la jambe. Les dessins de Xavier Coyère, dans la plus pure tradition de la ligne claire franco-belge, sont d'une lisibilité parfaite à défaut de révolutionner le monde de la bande dessinée. Quant au scénario, s'il ne dépasse pas celui d'un Tarzan tiré au hasard dans l'encyclopédie des nanars exotiques des 60s, il tient suffisamment bien la route pour garder l'attention complète du lecteur. Les personnages, stéréotypés au possible, font ce qu'ils ont à faire : le héros sauve la jeune fille, le méchant torture des innocents et sa maîtresse s'insurge en vain, avant d'être maîtrisée par le sbire fourbe (il est italien et fume des cigarillos).
Mé toi non plus !
Mé toi non plus !
Bien que frais et globalement inoffensif, l'album n'est peut-être pas à mettre entre des mains trop jeunes : on y trouve un élégant sein féminin page 4 et surtout une scène vraiment violente page 39. Juste ce qu'il faut pour rouvrir l'œil du lecteur qui, comme il se doit, lit sa bd un dimanche après-midi ensoleillé avec un grand verre de jus d'orange, et en profite pour somnoler par intermittence.

Une amusante boulette permet de vérifier que les dialogues de Mékong ne sont pas lettrés à la main : page 30, l'expression « espèce d'assassin » est écrite « esp?ce d'assassin ». On vérifiera sans peine que chaque lettre est effectivement reproduite à l'identique tout au long de l'album, ce qui n'est pas le cas des ouvrages lettrés personnellement par leurs auteurs...

La série Mékong ne prend pas de grands risques mais assure un spectacle de qualité. Pour les fans des tribulations sans fioritures de Alan Thomas, le prochain tome s'intitulera La cité interdite (comme le film de Zhang Yimou sorti cette année ; faudrait savoir : il s'agit de Chine ou d'Indochine ?..).