La Marche du crabe - Tome 3 - La révolution des crabes
Bande Dessinée / Critique - écrit par plienard, le 21/01/2013 (
Le dernier tome de la trilogie La marche du crabe d’Arthur de Pions est paru au mois de novembre 2012. Tiré de son troisième court-métrage La révolution des crabes qui a reçu pas moins d’une cinquantaine de prix, on va enfin découvrir qui des rigides (qui marchent tout droit) ou des tourneurs (qui changent de direction) vont remporter la bataille. Au final, le gagnant sera toujours le même, mais pas forcément celui qu’on croit !?
Une palge souillée.La révolution initiée par Soleil, Guitare et Bateau arrive à son terme. Si l’avantage semblait appartenir à ceux qui changent de direction, le renfort de la faune maritime, en premier lieu les homards et les tourteaux, pour les rigides, va réduire à peau de chagrin les velléités d’évolution. Heureusement, Soleil revient du néant, plus fort que jamais, tel Gandalf dans le gouffre de Helm, pour sauver ses amis évolués. Ce n’est donc plus une évolution mais bel et bien une révolution qui se déroule dans le monde maritime. Et les conséquences vont être fâcheuses.
Si une histoire de crabes qui marchent droit ou en rond peut sembler dérisoire voire insignifiante, le talent d’Arthur De Pins aura été de nous prouver que non. Si chacun y trouvera le message qu’il veut, chaque tome en apporte un différent. Pour ma part, dans ce troisième tome, il est à noter qu’évolution et révolution sont à la fois deux mots très proches (notamment dans leur orthographe) et très éloignés.
Ici l’évolution amène la révolte des crabes évolués contre les crabes réfractaires alors qu’ils sont frères. Pourtant au travers de l’idéologie d’évolution, une opposition fratricide (crabicide ??) va éclater. Mais ce que n’avaient pas prévu les initiateurs de cette révolte, ce sont les conséquences qui vont en découler.
Si dans le monde animal, l’évolution peut apparaître comme naturelle et bénéfique – elle permet aux espèces de s’adapter aux modifications de leur milieu – si on regarde cette histoire au travers du prisme de notre actualité, elle résonne autrement. Si la révolution des crabes n’est pas celle du printemps arabe, il est inévitable d’en faire le rapprochement. Il faut cependant souligner que cette histoire date de 2004 (pour le court-métrage) et que les correspondances ne peuvent être que fortuites.
Une trilogie impeccable, divertissante, non dénuée d’humour mais qui fait réfléchir. Sans appeler cela un chef-d’œuvre, on n’est pas loin d’une œuvre inévitable à avoir et à connaître.
DR.