7/10Mandalay - Tome 1 - Les miroirs de l'ombre

/ Critique - écrit par iscarioth, le 26/06/2006
Notre verdict : 7/10 - Amour et liberté, le grand idéal romantique (Fiche technique)

Tags : eur mandalay tome miroirs ombre humanoides evaluation

Très empreint des codes romantiques, Mandalay s'annonce peu psychologique mais exécuté avec un sens du rythme et un talent de réalisation suffisants pour captiver.

Les Humanoïdes associés nous ont habitué à la réunion sur des projets communs d'auteurs de nationalités différentes. Mandalay est un nouvel exemple d'un type de collaboration enrichissant entre un scénariste français et un dessinateur américain. Le scénariste en question se nomme Thirault, et nous le connaissons déjà pour différents projets comme Miss, La meute de l'enfer ou Une épaisse couche de sentiments. Coté graphisme, on retrouve un binôme Butch Guice - Mike Perkins, officiant respectivement au dessin et à l'encrage, plus connus des amateurs de comics.

Dans l'esprit romantique


Mandalay
est une histoire bercée par le romantisme. Tout part d'une certaine mythologie birmane et d'un rituel censé réveiller des forces ténébreuses. Une espèce de malédiction qui remonte au 16ème siècle et qui, bien évidemment, finit par remonter à la surface longtemps après. L'action se déroule donc première moitié du 20ème siècle, en plein colonialisme britannique. La population birmane connaît ses premiers sursauts libertaires. Alex Waters, fils du gouverneur britannique local, entretient une liaison interdite avec Kyi-An, jeune indépendantiste birmane. L'amour impossible, voilà la première grande ébauche romantique. Autre élément typique du genre, l'opposition nette entre Alex et son frère jumeau Lance. L'un a choisi la rébellion, l'autre, militaire, se plie pour l'instant avec renoncement aux ordres. Pour un même visage, il y a d'un coté l'aventurier et de l'autre l'aristocrate, comme l'illustre largement la couverture. De l'exotisme, de la fierté, de la bravoure, de la rébellion libertaire, un amour interdit... Tous les ingrédients sont là pour bâtir une histoire qui s'inscrit franchement dans les codes du genre romantique.

Les frères ennemis


Ce premier album part fort d'une grande théâtralité. Malgré une typologie des personnages excessive et déjà vue (un père fier qui cache ses sentiments, une mère effondrée, deux frères que la raison oppose...), Mandalay arrive à contenter par une mise en scène efficace. L'expressivité des visages est pertinente, avec un coup de crayon réaliste et un important travail sur les effets d'encrage. La lisibilité est bonne, appuyée par une forte aération (rarement plus de trois lignes de cases par planche). On relèvera toutefois quelques maladresses anatomiques et une coloration qui aurait gagné à être plus caractérielle.


Très empreint des codes romantiques, Mandalay s'annonce peu psychologique mais exécuté avec un sens du rythme et un talent de réalisation suffisants pour captiver. Le deuxième opus nous en dira certainement plus sur la capacité du scénario à nous surprendre sur un thème aussi répandu et exploité que celui de la malédiction.