7/10La maison de pain d'épice

/ Critique - écrit par plienard, le 27/02/2011
Notre verdict : 7/10 - Cleet Boris, la musique ça le titille (Fiche technique)

Tags : pain epices maison noel recette epice glacage

Quand l’ex-chanteur de l’affaire Louis Trio se met au dessin, c’est pour raconter la genèse de son dernier album musical solo, La maison de pain d’épice. Musique et dessin ? Et en plus il est hétéro Cleet Boris !

Si je vous dis «  chic planète », est-ce que cela vous rappelle quelque chose ? Pour certains, cela doit faire penser à l’affaire Louis Trio. Quel est le rapport avec la maison de pain d’épice ? Tout simplement, son auteur, Cleet Boris alias Hubert Mounier, qui était le chanteur du groupe aujourd’hui séparé. Lancé en solo dans la chanson depuis un peu plus de 10 ans, il nous raconte ici sa vie et la genèse de son dernier album (de musique) sous la forme d’une bande dessinée.

Album autobiographique, donc,  où l’on apprend tout à tour que le succès de l’affaire Louis Trio (ALT) a fait des ravages (alcoolisme), que faire un album est très compliqué et demande du temps, que Benjamin Biolay se la joue Diva,
DR.
que le quotidien est fait de hauts et de très bas. Bref, on apprend qu’un artiste est un homme !

J’ai toujours aimé l’ALT, notamment son côté décalé. J’aimais aussi le chanteur, le plus exposé pour son côté ringard ou plutôt « tintinesque » avec cette banane sur la tête, qui diminuait à mesure que le chanteur vieillissait. Il est vrai aussi que la carrière solo d’Hubert Mounier est passée un peu inaperçu (merci les médias). C’est donc avec une certaine nostalgie que je retrouve ce chanteur perdu de vue, tout en doutant de l’intérêt de la bande dessinée. Il faut dire qu’une autobiographie, ça peut être chiant. Lire l’histoire d’un mec qui pleure son passé (passé qui est toujours mieux que maintenant) et s’enorgueillit d’avoir vécu des moments extraordinaires que le lecteur ne pourra jamais connaître, très peu pour moi.

Pourtant, à la lecture de l’album, on ne ressent pas ces excès. Cleet nous raconte la naissance de l’album (entre autre) la maison de pain d’épice. On ressent une certaine poésie et surtout honnêteté dans le projet. Rien n’est omis.
Quand je vous dis qu'il est hétéro Cleet !
On sent l’artiste sincère, qui nous raconte son après ALT, ce qui lui permet de rendre hommage à son entourage. On a bien sûr le côté « c’était mieux avant »  qui est un peu horripilant, mais l’artiste assume. C’est l’occasion de casser du sucre sur d’autres artistes (pauvre Cali) et la société du spectacle. Il ne cracherait pas un peu dans la soupe, notre ami Cleet Boris ? Il le dit lui-même. C’est dire s’il est honnête ! Mais c’est aussi l’occasion de dire ses vérités.

En France, on aime ranger les gens par catégorie. Et c’est un peu mon cas. Comment peut-on croire qu’un chanteur puisse faire de la bonne musique et de la bonne bande dessinée. Cleet Boris nous montre qu’on peut avoir plusieurs talents. En tout cas, lui, il les a. Le style graphique est simple, sans fioritures et quelque fois très imagé.

Comment devient-on une star ? Personne ne le sait. Pas même Cleet Boris qui a eu son moment de gloire. Il aura au moins compris que pour réussir, il faut certes travailler, mais aussi être honnête avec son public. On sent que c’est le sens de sa démarche. Et rien que pour cela, bravo l’artiste(s).