Lola Star
Bande Dessinée /
Critique
- écrit par Maixent, le 08/02/2009
(Tags : lola star livres nevrax page jeux manga
Une bande dessinée érotique surprenante par son univers mais aussi par son graphisme numérique très moderne. A découvrir ne serait-ce que pour son avant-gardisme.
Etrange bande dessinée que ce premier tome de Lola Star. Une chose est certaine, on ne peut résister à un sentiment de curiosité en ouvrant l’album. Au départ, il est difficile de suivre, comme dans tout univers futuriste, il faut se réapproprier des codes sociaux et des réalités que l’auteur nous informe être comme telles mais qui ne sont que le fruit de son imagination.
Lola et son amantOn comprend cependant très vite que Lola est une acharnée sexuelle, ayant dans la journée cinq fois plus de partenaires qu’un Français moyen durant toute une vie (d’après une enquête officielle datant de 2007). Ce que l’on met plus de temps à comprendre c’est le pourquoi de cette frénésie. Et c’est aussi en cela que l’album est différent, offrant un réel scénario de S.F. et ne se contentant pas de reproduire des scènes érotiques à la chaîne.
Lola est protégée dans ses rapports sexuels "de l’intérieur" grâce à des "mollums", sorte de cachets à enfoncer dans tout orifice ayant servi lors d’un précédent rapport. Ceux-ci sont produits par son souteneur extra-terrestre grâce à des impulsions électro-sensorielles provoquées par des stimuli sexuels divers et variés. Le problème étant que ces "mollums", en plus d’être adductifs transforment cette pauvre Lola en arme de destruction massive de classe 3, porteuse saine d’un virus capable de détruire toute l’humanité dans un grand complot ourdi par son amant. On se retrouve donc au centre d’une grande épopée intergalactique agrémentée de scènes originales et distrayantes, notre héroïne prenant particulièrement son pied avec les robots, ce qui peut faire penser à une influence mangaïsante.
Reste le problème de la lisibilité de l’album. Aucun reproche quant au graphisme en
Prison SM du futurlui-même. La qualité du dessin, alliée aux talents numériques de NevraX sont irréprochables et confèrent à l’album une touche particulière très moderne. Le choix de la police, quant à lui, à force de vouloir être en avance sur son temps rend le texte difficilement lisible et demande des efforts de concentration que l’on préférerait faire pour mieux regarder la jolie fille aux cheveux roses.
Avec ce premier album, NevraX s’inscrit d’emblée et avec brio dans un style particulier, et souvent délaissé, exception faite de la Druuna de Serpieri, l’erotico-sf. En espérant que son héroïne, Lola, à l’instar de Druuna, puisse survivre dans un monde hostile où elles restent les deux seules rescapées humaines à survivre au Mal. Elles ont déjà un point commun, ce joli string rose que l’on voit en couverture…