3.5/10Sur les traces de Dracula - Tome 3 - Transylvania

/ Critique - écrit par iscarioth, le 01/01/2007
Notre verdict : 3.5/10 - Une fin empotée (Fiche technique)

Tags : dracula traces tome dany yves transylvania vlad

Un troisième opus misérable après deux premiers albums audacieux. Que de regrets...

Transylvania : la troisième et dernière partie de l'histoire à chapitre contée par Yves H. Le Le second opus, porté par Sera et son innovation visuelle plus que réussie, était une biographie de Bram Stoker. Transylvania vient conclure le cycle, sur une touche contemporaine...

On attendait énormément de ce troisième tome, après avoir grandement apprécié les deux premiers volets, de grands moments d'expérimentations graphiques et narratives. On est tout d'abord surpris du choix du dessinateur pour la réalisation de cet acte final. Dany, qui, à des années lumière de la BD dite « d'auteur », est surtout connu pour ses blagues cochonnes et ses bimbos blondes aux tétons dressés sur la poitrine comme des militaires face au drapeau. Passons outre ce passif et plongeons nous dans l'oeuvre. Yves H. a pour ce troisième volet mis en scène, comme personnage principal, son propre dessinateur ! Dan, comprenez Dany, est un dessinateur en crise d'inspiration cherchant à se documenter sur Dracula, son prochain sujet. Avec sa plantureuse compagne Marcia, il improvise un séjour en Roumanie où il rencontre l'illusionniste Lucian. S'ensuivent des événements inquiétant, une plongée dans l'occulte et le vampirisme, le tout saupoudré comme il se doit d'un immanquable érotisme.

On ne peut pas dire que Dany nous étonne sur cet album. Toujours ce couple de héros archétypal et bien foutu, sapé comme dans les « eighties ». Un couple d'aryens aux dialogues superficiels et aux pensées pétries d'académisme. On a du mal à croire le scénario signé Yves H., tant l'histoire contée est bardée de clichés grotesques. La morsure dans le cou, le Dracula charmeur et manipulateur, la sensibilité à la lumière du jour, le couple de vieux roumains qui ronchonne au démon, les interventions fantomatiques, les disparitions et réapparitions étranges...Pour en rajouter à ces clichés, les couleurs et le bestiaire de l'album nous font plus l'impression du kitsch que celui du gothisme ou de l'horreur. Cerise sur le gâteau, le final de l'album, qui pourrait concourir pour la scène la plus rabâchée et stéréotypée de l'année si seulement ce prix existait : le regard imbibé d'un rouge machiavélique d'un personnage passé du coté obscur de la force, vignette assortie d'un puissant jeu de mots : « Cette histoire n'aura-t-elle donc jamais de Fin ?... ».


Sur les traces de Dracula s'est bien clôturé, en tout cas, et de la pire des façons. Un troisième opus misérable après deux premiers albums audacieux. Que de regrets...