6/10Léo & Lola - Tome 3 - Vive les vacances !

/ Critique - écrit par athanagor, le 01/08/2008
Notre verdict : 6/10 - Sur la plage imaginée... (Fiche technique)

Troisième épisode d'une série pensée et conçue entièrement pour un public s'épanouissant à la BD, Léo & Lola nous emmènent avec eux, en vacances à la plage.

Dans la lignée et l'intention des premiers ouvrages et selon la logique conductrice du projet dans son ensemble, les auteurs de Léo & Lola continuent à nous fournir des histoires rigolotes qui s'adressent aux jeunes esprits s'ouvrant à la lecture, et plus particulièrement à la BD. Avec l'envie d'être le plus proche possible de leur public par la mise en place de situations familières pour les plus jeunes, les auteurs déroulent dans ce tome les aventures, le plus souvent imaginaires, de ces deux enfants turbulents, dont on a bien du mal à savoir s'ils sont jumeaux ou pas, pendant leurs vacances à la plage.

Partis avec leur mère car, signe des temps, les enfants d'aujourd'hui le sont souvent de parents divorcés, on suit sur 48 pages le déroulement réglé des activités plage/camping qui font le bonheur des plus jeunes en ce qu'elles sont un terreau propice à un défoulement et à une imagination débridée.

Il est bien difficile d'évaluer ce qui dans ce genre d'ouvrage fera le bonheur de nos admirables bambins, et quelle part des histoires ils sont à même de comprendre. Construit avec la volonté d'offrir aussi bien un livre d'images amusantes pour ceux qui ne savent pas encore lire, en étendant le spectre jusqu'à des situations plus subtiles impliquant la plongée dans l'imaginaire de Léo & Lola, on ratisse large et on s'en sort pas trop mal.Combler le trou de la Sécu.
Combler le trou de la Sécu.

Au vu de ces motivations, l'ouvrage offre en effet des dessins rigolos (quoique parfois un peu flippant dans l'exposition exagérée de la dentition des personnages dans certaines situations, et lors de l'attaque version gore du crabe par la mouette) et parlants. Puis on constate que le texte est écrit suffisamment gros pour permettre une lecture facile par les débutants, avec un travail expliqué par l'auteur consistant à répéter, dans un dessein didactique, certains mots un peu difficiles. Enfin, à un dernier niveau, on remarque le choix parcimonieux de mots un peu plus compliqués disséminés ça et là au fil des dialogues, pour se mettre au niveau des plus avancés, qui n'aiment pas être pris pour des CP.

Un niveau d'analyse plus pessimiste consisterait cependant à dire que les plus jeunes seraient bien en peine de comprendre le double niveau de lecture auquel nous obligent les situations imaginées par Léo & Lola, en réaction aux situations réelles où ils se trouvent, et que ceux qui seraient à même de bien comprendre ce système de narration se verraient trop grand pour prendre un réel plaisir aux blagues un peu grossières (car calibrés pour un certain âge) qui concluent les saynètes. Mais bon...

On remarquera pour conclure et dans cet effort de s'adresser directement à un Steven Seagull
Steven Seagull
public particulier et éminemment contemporain, le travail construit autour des sentiments que le quotidien saurait susciter. Ainsi de la maman célibataire qui se rapproche ostensiblement du papa célibataire et baraqué, qui emmène sa petite fille Juliette jouer avec Léo & Lola. On dédramatise alors le fait que maman ne parle plus trop à papa, mais préfère les inconnus avec plus de poils sur le ventre. On est là dans la même logique générationnelle qu'on peut trouver dans Ernest & Rebecca - Mon copain est un microbe, où les papas et les mamans ne se parlent plus trop et même si c'est un peu dur, c'est pas si grave, « parce qu'ils t'aiment toujours autant ». Par contre on s'étonne de voir que Léo, découvrant que Juliette en pince pour lui, se mette à pleurer quand on l'éloigne de son amour naissant pour aller finir les vacances avec son papa à la montagne. On est assez choqué, car toute personne psychologiquement équilibré et normalement constituée possédant un brin de bon sens sait pertinemment que pour un enfant de 6 ans (ce qui est l'âge de Léo),... eh bien les filles c'est dégueu !