7.5/10La Lande des aviateurs - Tome 1 - Ceux qui restent

/ Critique - écrit par iscarioth, le 04/08/2006
Notre verdict : 7.5/10 - De ceux qui marquent (Fiche technique)

La lande des aviateurs semble être une histoire humaine et imprévisible. Espérons que la suite continuera de nous surprendre et ira encore plus loin dans l'exploration de ce riche univers.

Les Humanos ont la réputation de savoir dépêcher les talents hors des frontières franco-belges et de les faire découvrir au public de l'hexagone. Auteurs américains, espagnols et ici italiens. Alessandro Bilotta et Carmine di Giandomenico forment un couple emblématique de la bande dessinée italienne et sont déjà connus des bédéphiles français, puisque découverts il y a peu chez Vents d'ouest avec la sortie de Romano.


La lande des aviateurs
nous immerge dans un monde fantastique, un monde portuaire où les marins sont des aviateurs chassant l'oiseau comme le poisson. D'un coté, un ciel dangereux, et de l'autre, une lande infinie aussi peu sûre. Ce premier tome nous rapporte la rencontre entre deux personnages marqués par la vie : Testaccio et Lampara. L'album n'est pas du tout du genre expositionnel. Il est même dans un premier temps ardu à pénétrer. Il faut se familiariser à une esthétique et à un univers forts. Les scènes s'enchaînent et dépaysent, le lecteur a à peine le temps de s'accrocher à quelques personnages, qu'il les quitte déjà pour rejoindre d'autres lieux et acteurs. Les premiers moments de lecture souffrent de ce coté trop décousu. Finalement, l'album terminé et même pas encore digéré, l'histoire se fait beaucoup plus claire et l'on distingue avec plus de facilité les grandes lignes directrices et personnages à suivre. L'univers est riche, les auteurs ont réussi à créer une espèce de retro futur, avec des avions de vieille mécanique réalisant pourtant des choses folles. Les planches sont chargées en détails et cette densité renforce un certain dépaysement. Pour ce qui est des dessins de di Giandomenico, ils atteignent un bon niveau, ont du caractère, avec des visages et corps pointus et burinés. Mais les planches sont endommagées par une mise en couleur de studio, robotisée, fade, manquant singulièrement de personnalité.

La lande des aviateurs semble être une histoire humaine et imprévisible. Espérons que la suite continuera de nous surprendre et ira encore plus loin dans l'exploration de ce riche univers.