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5.5/10La Voie de Laura

/ Critique - écrit par Maixent, le 29/10/2017
Notre verdict : 5.5/10 - Lao-tseu l'a dit... (Fiche technique)

Tags : laura voie telefilm francais series jerome cinema

Une voie qui prête à débat

Pour sa première incursion dans le monde de la bande dessinée pornographique, Pylate attaque franchement et nous propulse dans une sexualité violente où la seule échappatoire est la reddition.


Dommage collatéral

 

Laura est le stéréotype de la jeune fille de bonne famille, voire de très bonne famille. Blonde, étudiante à Paris, avec des envies de dévergondage mais une morale biaisée qui l'oblige à dire « non » alors que son corps crie « oui ». Sans vraiment un grand intérêt dans la vie de tous les jours, fille à papa gâtée et allumeuse, elle se joue de son petit ami et des hommes en général, tout en étant novice et maladroite dans ses talents de séductrice. Mais à l'instar de Cendrillon, elle est sous la coupe d'une odieuse marâtre qui n'a rien trouvé de mieux que d'organiser son kidnapping pour se débarrasser de sa belle-fille. Et pas un kidnapping « gentil » avec mise au cachot pendant quelques jours en attendant la rançon de 800000 que le brave papa devra verser. Non, les consignes sont claires : « que sa chatte et son cul débordent de foutre ». Après que le personnage nous soit présenté à travers quelques situations où sont évoquées ses envies d'exhibitionnisme et de soumission, les ravisseurs entrent en action.
Les joies du viol???

 

Nous suivrons alors le programme de « dressage » préconisé pour la péronnelle qui consiste surtout à la défoncer dans tous les sens et à la violer par tous les moyens imaginables. Mais... Oh surprise... la gourgandine y prend du plaisir et ce qui devait être punition devient découverte des sens. Contrairement à la petite bonne embarquée au passage lors de l'enlèvement histoire de s'amuser un peu, qui, elle, subit tous les tourments alors qu'elle était juste là au mauvais moment. Heureusement pour Laura, tout est bien qui finit bien, papa vient la sauver (un peu choqué d'avoir vu des vidéos de sa fille se faire défoncer par tous les trous, mais pas trop). Elle est maintenant prête à assumer sa vie de dévergondée tandis que les machinations de la belle-mère sont découvertes par papa qui la confie aux méchants dans un classique schéma d'arroseur arrosé. La soubrette, elle, reste aux mains de ses bourreaux pour « approfondir son dressage », contrainte et forcée, mais ça tout le monde s'en fout.
Deux victimes plus ou moins consentantes

 

Franchement pornographique et empreint de bdsm, La voie de Laura n'apporte cependant rien de nouveau dans le genre. L'histoire n'est que prétexte à des scènes de sexe qui s'enchaînent. Et surtout, la « voie » est plus que douteuse, délivrant un message trouble et perturbant. Pour trouver qui elle est vraiment, Laura doit en passer par le viol multiple et la torture. Alors oui, le principe de résilience peut parfois s'appliquer, en théorie, mais dans la réalité, une victime de viol est dans 99% des cas une victime et c'est tout. Certes, il persiste l'argument fictionnel, « la voie de Laura » ne se voulant pas un guide pour la jeunesse mais un ouvrage clairement masturbatoire, cependant, la psychologie des personnages déroute. Le seul personnage attachant reste la petite soubrette, victime d'une histoire qui n'est pas la sienne et du coup ne lui rend pas hommage. Par opposition à Laura qui ne fait ressortir aucune sympathie ou bienveillance,  machine à jouir déshumanisée dont le sort importe peu. 

Le graphisme lui, est assez neutre et efficace. Il remplit son office sans pour autant faire preuve d'originalité. Au service de la pornographie, il illustre le propos dans des scènes parfois très violentes. Le dessin reste cependant assez agréable avec des contours marqués qui découpent bien les corps et un traitement efficace.

Au final, c'est un travail assez plat mais qui remplit son office. Le plus gênant reste le sous-texte qui corrobore une image d'Epinal de la pornographie dans ce qu’elle a de plus détestable.