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7/10La voie de Laura - Tome 2

/ Critique - écrit par Maixent, le 08/09/2019
Notre verdict : 7/10 - La voie de son maître (Fiche technique)

Tags : pylate laura voie tome livres pages jeux

Une voie de plus en plus ambigüe

Toujours sur la voie tracée dans le premier tome, Laura continue d’avancer en tant que soumise, rompue maintenant à l’enseignement reçu précédemment. Ce deuxième tome est dans la continuité directe du premier qui s’achevait sur une relation via webcam avec Djemel.


Pussy killer ???

 

Quoi de plus naturel donc que de poursuivre avec ce personnage, mais, alors que le récit aurait pu s’ouvrir sur autre chose, il s’agit plutôt ici d’une boucle, Laura se retrouvant confrontée à ses anciens bourreaux. Mais peut-on encore parler de bourreaux ? Frappée par le syndrome de Stockholm, la jeune blonde a pris fait et cause pour ses ravisseurs et est maintenant passée de l’autre côté de la barrière. A l’entendre, les viols à répétition ont permis de révéler sa véritable nature de soumise et elle leur en est gré. Ce qui n’est pas le cas de sa nouvelle compagne d’infortune, Natasha, arrachée aux siens, qu’elle découvre attachée sur un canapé. Mais, obnubilée par sa révélation, Laura se donne pour mission de guider la jeune fille afin qu’elle atteigne elle aussi l’illumination, ce qui passe par des viols collectifs et répétés avec des êtres répugnants. Dans cette mésaventure, on retrouve également Julie, compagne de souffrance dans le premier tome, qui subit toujours la torture car n’ayant pas franchi le cap.

Le propos est donc toujours dérangeant. Impossible de cautionner le viol. Pylate donne une image du BDSM dévoyée et extrême, car la soumission doit être totale, au-delà de tout consentement. C’est même mieux si la fille résiste, traumatisée aussi bien physiquement que psychologiquement. Impossible d’admettre que de gros chibres endurants sont un objet de plaisir dans cette configuration. Et même s’il est admis que la douleur est source de plaisir et que l’on peut aller très loin dans ce sens, impossible de croire que cela est envisageable sans la mention « jeux entre adultes consentants ». Ici, pas question de jeu ou de mise en scène, c’est de la violence brute et irréelle.
Niet c'est Non

 

Car oui, il ne faut surtout pas oublier que tout cela n’est que de la fiction, cela pourrait être dangereux. La domination et la soumission sont des réalités et que ce soit les jeux d’impact, l’urophilie, le fantasme de ne plus s’appartenir ou le sexe à plusieurs, qui sont tous représentés ici, la notion de plaisir partagé se doit de rester central.


Arrivées chez de nouveaux bourreaux

 

En poussant ces codes à leur paroxysme et en leur retirant leur humanité, on se retrouve avec un album franchement dérangeant, peut-être plus que le premier où Laura était une victime qui découvrait une autre facette d’elle-même mais pouvait être vue comme une échappatoire nécessaire au vu de la situation. La faire évoluer en domina prenant un plaisir malsain à voir la jeune Natasha subir ce qu’elle a subit, en ayant la pleine conscience de ce qu’il va se passer, est une montée supplémentaire dans la perversion qui rappelle les mécanismes psychologiques dévoyés mis en place dans les Instincts Pervers.

En ce sens, même si plus violent, ce deuxième tome est sans doute plus intéressant. Il faut cependant être bien accroché et se détacher des notions féministes ou simplement humanistes pour entrer dans une dynamique tordue de l’imaginaire poussant très loin le dérèglement au sens psychanalytique.

Après, pour ceux qui ne veulent pas trop penser à ces questions. Ca baise dans tous les sens, le dessin est propre et c’est d’une efficacité redoutable.