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Kiff - Tome 1 & 2

/ Critique - écrit par Maixent, le 16/07/2023

BBW

La représentation du corps dans la bande dessinée érotique c’est toute une histoire. Il est évident que le choix des morphologies va influer directement sur la fantasmatique des lecteurs et si les canons de la femme pulpeuse font légions, il n’en est pas de même pour les BBW, qui, bien que présentes, restent anecdotiques. D’ailleurs, on peut ici directement parler des grosses, l’acronyme BBW (soit Big Beautiful Women) n’étant qu’une façon plus politiquement correcte de rendre hommage à ces corps lourds et puissants que l’on a pu voir par exemple dans les ouvrages de R. Crumb dont il s’est fait le spécialiste. Mais aussi dans d'autres ouvrages comme, Massive, témoignage parfait de ces corps bien en chair et érotisés à l’extrême. La particularité de Max Sulfur étant qu’il n’y a vraiment que des grosses ; des gros culs magnifiés, des paires de sein « obuesques », et toujours dans une représentation graphique anatomiquement juste et excitante.


Femme de ménage et plus si affinités

 

Les deux tomes de Kiff auraient pu être réunis en un seul volume tant il y a une cohérence entre les albums. Ils présentent des histoires courtes, ouvertement pornographiques, dans un style direct assez fun et jouissif, le tout entrecoupé de fausses pubs toujours dans la même veine. On retrouvera dans ces réclames absurdes et sensuelles une prédiction pour le kit de soumission neuronal dont on déduit très vite les applications pratiques dans ce contexte débridé.
Latin lovers

 

Les histoires, elles, mettent en scène des corps féminins charnus et goulus qui transpirent le sexe à chaque case. Max Sulfur prend un malin plaisir à titiller le lecteur à chaque instant. D’ailleurs, on remarquera malgré les nombreuses scènes lesbiennes que la cible est surtout masculine tant l’homme est le centre des préoccupations de ces dames, noyé sous des fesses éléphantesques et des pulsions gargantuesques. Les femmes prennent ici véritablement le pouvoir sur les hommes, réduits au simple rang de sex-toy pour leur plus grand plaisir. Maitresses du jeu, elles inverseront les rôles avec ce jeune professeur de latin, extatique et inquiet quand toutes les filles du dortoir s’attaquent avec minutie et plaisir à l’ensemble de ce qu’il cache normalement sous ses dessous. Le point positif pour la culture sera bien sûr une augmentation significative de sa verge mais aussi du nombre d’inscrites et du regain d’intérêt pour une langue morte.


Vanessa

 

Le dessin quant à lui est particulièrement soigné, notamment au niveau des proportions et des différents types physiques. Si chacune est dans la même catégorie, Max Sulfur ne s’est pas contenté d’un copié-collé et on peut identifier les différentes protagonistes assez facilement, notamment la ravissante Vanessa dont on ne peut détourner le regard et à laquelle on ne peut rien refuser comme l’apprendra le jeune Markus à ses dépends. Markus qui d’ailleurs avait déjà été aux prises avec Jessica, la blonde au physique tout aussi ravageur que l’on retrouve dans plusieurs histoires. Les expressions faciales sont aussi bien travaillées et tandis que les femmes s’esbaudissent la plupart du temps, les hommes ont le plus souvent un facies ahuri face à ces fantasmes qui prennent vie. On pourrait à la rigueur reprocher une certaine monotonie dans les tons employés mais au final cela apporte surtout une cohérence d’ensemble et une certaine unité. Le tout bien sûr avec un traitement des courbes de grande qualité tant elles sont au centre de la narration.

Joyeux, fun et terriblement excitant, le diptyque Kiff est sans conteste une œuvre réussie. Des albums qui rendent hommage à la beauté hors normes sans complexes et sans pour autant tomber dans les clichés faussement progressistes comme par exemple le fait que les grosses aiment sucer parce qu’elles sont gourmandes.