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1/10Julia

/ Critique - écrit par Maixent, le 03/07/2016
Notre verdict : 1/10 - Julia la gigolette (Fiche technique)

Tags : julia merad kad prenom vignali prenoms fille

Historiquement c'est intéressant. Humainement par contre...

Avec Julia, on retrouve l'archétype de la bande dessinée pornographique dégueulasse des années 80 avec tout ce que cela comporte de sexisme et de misogynie. Alors oui, c’est toujours intéressant historiquement de retrouver ces vieux machins mais faut-il vraiment les remettre en avant ?


Dans le port d'Amsterdam...

 

Julie, qui deviendra Julia,- le « a » à la fin d’un prénom ça fait tout de suite plus actrice porno - est une jeune fille de ferme qui monte à la ville en quête d’aventures et d’une vie meilleure. Ca commence comme un roman de Maupassant, utilisant de vieux clichés littéraires dépassés. Mais on se rend vite compte que la cohérence narrative et le souci d’originalité ne sont pas du tout la préoccupation principale de l’auteur. Julia découvre la capitale et tombe sous le charme du premier connard venu de type Clark Gable. Il suffit d’un simple compliment pour que notre péronnelle tombe dans un piège grossier. Ne sont-elles point sottes ces demoiselles de la campagne ?  On arrive ainsi à la quatrième page du livre. Julia se fait violer parce que les hommes c’est tous des connards. A la cinquième page, elle aime ça quand même parce que les femmes, c’est toutes des salopes.  Voilà où nous en sommes rendus… Faut-il vraiment détailler les 140 pages restantes ? On retrouve tous les clichés qui ne sont pas littéraires ce coup-ci. Pour les lieux : plage paradisiaque, jacuzzi, maison de maître, yacht de milliardaire, et Venise, bien sûr. Pour le sexe : un gros dégueulasse, une petite pincée de sado-masochisme, du rough sex évidemment, c’est tellement excitant le viol, des monstres (wtf ???? ) et  des scènes lesbiennes. Le tout ponctué de : « Oh mais non c’est dégoutant, laissez-moi, je ne suis pas celle que vous croyez » suivi de « Humm vas-y prend moi toute, défonce moi, j’aime ça ».
Mais puisq'uon te dit que tu aimes ça!

 

Le dessin n’est pas inintéressant bien que daté. Un trait plutôt souple et enlevé, souvent assez proche de l’esquisse mais offrant par ailleurs un certain mouvement. La nervosité du coup de crayon est finalement assez cohérente avec cette histoire rocambolesque et sans aucune prise avec une quelconque réalité. Mais c’est vraiment le seul aspect positif à voir dans cet album, la gourgandine qui sert d’héroïne étant parfaitement insupportable par ailleurs, on en oublie les qualités graphiques. Quant au message véhiculé par l’album, à moins d’éteindre son cerveau et de réussir à dissocier parfaitement son esprit de son sexe, il est impensable que cela puisse avoir un autre intérêt que masturbatoire. Mais la branlette sale et honteuse du vieux pervers au fond du trou, celui avec un filet de bave au coin de la bouche quand il se promène sur la plage.

Il est des héroïnes un peu nunuches datant de cette époque, on pourrait penser à Celia de Mancini ou Stella de Foxer avec un dessin simpliste et efficace et sans vraiment d’histoire. Du sexe pour le sexe.  Ce n’est pas forcément dérangeant dans le sens où ce n’est pas dangereux, c’est un petit plaisir coupable comme on en a tous. Là, c’est choquant de voir cette jeune fille violentée, tourmentée par des marins sadiques ou de riches manipulateurs qui ne cherchent qu’à la briser. On est loin du sado-masochisme choisi, mais pris dans une atmosphère vulgaire bafouant les libertés individuelles et véhiculant une image de l’humanité en général malsaine et méprisante. Une bd de cul dans le sens le plus péjoratif du terme.