8/10John Lord - Tomes 1 et 2

/ Critique - écrit par iscarioth, le 27/05/2006
Notre verdict : 8/10 - Ambiance et grandiloquence (Fiche technique)

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Critique des tomes 1 et 2 : le côté très thriller et policier de John Lord séduira avant tout les lecteurs amateurs du genre. La réalisation technique et graphique, par contre, a de quoi convaincre une très large majorité.

Le polar : genre noble

John Lord est une série reprenant à son compte le genre policier, dans son cadre le plus noble et classieux : l'Amérique, début 20ème. Fauteuils de cuir, noeuds papillons, costumes brunâtres... L'univers mis en scène porte le genre policier en symbole. Le personnage principal, John Lord, archétype du genre, illustre bien cet état de fait. Cynique, provocateur, charismatique à l'extrême, John Lord est un héros au sens le plus grandiloquent du terme. Comme dans beaucoup d'histoires du genre, il est celui qui intrigue par sa force et l'histoire contée débute avant tout par son retour fracassant en ville. Le mythe ne serait qu'à l'état d'ébauche si notre bad guy n'était pas assorti d'une jolie brune fraîchement sortie de l'université. C'est la rengaine, toujours aussi efficace, du « je t'aime moi non plus », des personnages très antagonistes mais qui vont si bien ensemble... Dans John Lord, deux histoires nous sont contées. La première, policière, est celle que nous venons de décrire à l'instant. Calibrée et sans surprise pour certains, pleine de saveur pour d'autres. La deuxième histoire mise en image est beaucoup plus surprenante et inhabituelle. John Lord alterne effectivement le récit des aventures policières de John et Clara et l'histoire, antérieure, d'un naufrage. Evidemment, les deux récits sont en rapport, bien que l'on ne sait pas encore véritablement en quoi.

Une véritable bande dessinée d'atmosphère


D'un côté, on a donc le récit policier, assez bavard mais maîtrisé. La gestuelle des personnages est très stylée, les dessins de Patrick Laumond et la coloration de Sébastien Gérard sont à saluer. Très cinématographique, John Lord impressionne par ses travellings urbains fulgurants. La mise en cadre et l'enchaînement des plans sont pensés, réfléchis. Comme dans tout polar qui se respecte, les personnages sont forts en gueule, le charisme graphique se devant d'accompagner la verve des dialogues. Parlons maintenant du deuxième récit. Nous l'avons dit, deux histoires s'entremêlent dans John Lord. Lorsque le lecteur tourne une page, il ne sait jamais s'il va poursuivre dans un récit ou rejoindre l'autre. Cette seconde intrigue est, à l'opposé de la première, totalement muette. Et pourtant, elle communique aussi bien, si ce n'est mieux. Il s'agit de l'histoire d'un naufrage, d'une lutte pour la survie qui amène le réveil d'instincts animaux et meurtriers. Autre récit, autre atmosphère. Là encore, la réalisation graphique de Laumond et Gérard impressionne, mais plus pour les mêmes raisons. Le décor change. Ce n'est plus la brumeuse ville new-yorkaise que l'on pénètre mais la nature à l'état sauvage. La mer, le sable, la jungle : la coloration et la luminosité des scènes est impressionnante.


Le côté très thriller et policier de John Lord séduira avant tout les lecteurs amateurs du genre. La réalisation technique et graphique, par contre, a de quoi convaincre une très large majorité. Bêtes sauvages est une histoire qui doit se conclure en trois albums. D'autres récits suivront certainement.