6/10John Constantine Hellblazer - 2004 - Chemin de croix

/ Critique - écrit par riffhifi, le 18/05/2009
Notre verdict : 6/10 - De l’importance d’être Constantine (Fiche technique)

Tags : hellblazer constantine john dessinee comics vertigo vie

Constantine n'est plus lui-même, au grand dam de ses amis comme des démons qui le traquent. Et un peu, il faut bien le dire, à celui du lecteur qui s'ennuie vaguement. Johnny, come back !

Londres va mal. Les démons y ont méchamment sévi, ne laissant que ruines et confusion. Dans la tête de John Constantine, c'est même le désert : il est amnésique, nettoyé, a oublié jusqu'à son nom. Du coup, il erre sans but et constitue même une cible parfaite pour le genre de menaces qu'il éradiquait précédemment d'un revers de main.


Panini continue de suivre tranquillement la publication US, avec près de cinq ans de décalage... Ici, le héros louche (qui doit la vie à Alan Moore et une semi-popularité tardive au
film avec Keanu Reeves) n'a que peu l'occasion de briller. Ayant perdu la mémoire, il se contente d'être ballotté d'une molle péripétie à l'autre tandis que les démons du fin fond de l'enfer se creusent la tête pour lui faire retrouver sa personnalité. Un serial killer à l'empathie surnaturelle, un chef de secte possédé par quelques âmes perdues... Les affreux ont du potentiel, mais ce dernier se voit un peu survolé dans les histoires de ce recueil, où le talent de Leonardo Manco et surtout celui de Marcelo Frusin se trouvent assez cruellement sous-exploités. Les dessins très expressionnistes du deuxième restent l'élément le plus alléchant de l'album, aidés par les couleurs parfaitement contrastées de Lee Loughridge.

Plutôt que de soigner les scénarios, Mike Carey se laisse aller à la facilité de simplement peindre un tableau ultra-morbide à la Spawn, fin du monde et enfants tueurs à l'appui. L'ambiance ne manque pourtant pas de cachet, et fournit quelques illustrations intéressantes, mais ne fait pas oublier la relative faiblesse d'un récit qui apparaît essentiellement comme une transition vers "autre chose". On se rattrape avec les dernières pages et leur débauche de monstres cornus et infernaux qui évoquent un peu le Hellboy de Mike Mignola (et puis tiens, le bonhomme qui avait une bouche dans la main quelques dizaines de pages plus tôt faisait largement penser aux créatures de Guillermo del Toro, on est décidément en terrain connu).
Dans le prochain tome, on devrait enfin retrouver un John Constantine en pleine possession de ses moyens. En attendant, on peut se tourner vers l'album édité en parallèle dans la collection Vertigo Cult : Le diable par la queue, qui reprend des numéros du tout début de la série, en 1988-1989.

On note au passage que les couvertures de Tim Bradstreet valent toujours leur pesant de noix de pécan, bien que celle qui est reproduite en quatrième de couverture (Constantine face à un gâteau d'anniversaire où les clopes remplacent les bougies !) soit celle du numéro 200, absent du présent recueil.


John Constantine Hellblazer #194 - Ward 24 (mai 2004)
John Constantine Hellblazer #195 - Out of season 1 (juin 2004)
John Constantine Hellblazer #196 - Out of season 2 (juillet 2004)
John Constantine Hellblazer #197 - Stations of the cross 1 (août 2004)
John Constantine Hellblazer #198 - Stations of the cross 2 (septembre 2004)
John Constantine Hellblazer #199 - Stations of the cross 3 (octobre 2004)