7/10Jeronimus - 1ère partie - Un homme neuf

/ Critique - écrit par wqw..., le 04/07/2008
Notre verdict : 7/10 - « Maman les p’tits bataves qui vont sur l’eau... » (Fiche technique)

Tags : jeronimus jean dabitch christophe tour voix histoire

Une première partie pose le décor, fait apparaître les tensions, les discordes, laisse entrevoir un complot. Les relations en sont le ressort...

Nouvelle collaboration pour les bordelais Pendanx et Dabitch qui après les deux tomes de Abdallahi, adaptation libre de la vie de René Caillié, premier européen à entrer au XIXème siècle dans la ville mythique de Tombouctou, interdite aux Blancs, lancent leur machine à remonter le temps dans une nouvelle fresque historique appelée Jeronimus.


« En octobre 1628, un navire quitte le port d’Amsterdam. Il appartient à la toute-puissante Compagnie hollandaise des Indes orientales, la VOC. Le Batavia doit rejoindre Java pour y charger les épices qui font la richesse des actionnaires de la compagnie. » A son bord, Jeronimus Cornelisz, apothicaire qui habite l’une des plus jolies avenues de Haarlem. Marié, son seul enfant vomit du sang, atteint de syphilis. On soupçonne d’abord la nourrice puis la mère. L’enfant meurt, la rumeur fait le reste. Jeronimus part.

Un mal sans doute nécessaire, car celui-ci fréquente certains cercles protestants radicaux pour ne pas dire hérétiques et qui ont le droit régulièrement à certaines faveurs des autorités… Il s’engage alors auprès de la Verenigde Oostindische Compagnie, ayant pour fonction d’assister Francisco Pelsaert, commandeur du navire à bord duquel embarquent 341 personnes, marins, soldats, artisans, femmes et enfants. Certains partent à l’aventure, d’autres pour tourner une page, fuir.


Le navire essuie dès son départ un ouragan qui installe une tension entre le commandeur, le capitaine Jacobsz Ariaen, les hommes d’équipage que l’on ne laisse pas descendre à terre… Les femmes font tourner les têtes. Qui est cette Lucretia van der Mijlen qui va retrouver son mari en Inde ? A l’arrière du bateau, des passagers fortunés se retrouvent pour les repas, tentant de maintenir les codes de la bonne société. On y parle parfois théologie, Jeronimus instaurant parfois un réel malaise. Si dieu a créé l’homme a son image. Dieu est-il mauvais ? Et si Dieu ne peut l’être, « Où se situe le mal chez l’homme ? »


Christophe Dabitch fait monter un sentiment de pression croissante qui contraste avec les couleurs chaudes qu’utilise Jean-Denis Pendanx dans ses peintures. Une première partie qui pose le décor, fait apparaître les tensions, les discordes, laisse entrevoir un complot, les relations en sont le ressort. « Mais le Batavia n’arrivera jamais à Java. Le nom de ce navire deviendra le synonyme d’une terrible expérimentation sur des îles perdues au large de l’Australie. Une expérience humaine menée par un hollandais, Jeronimus Cornelisz, que rien ne semblait prédestiner à jouer ce rôle. » La suite s’annonce donc des plus sombre…