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7/10Hot Charlotte

/ Critique - écrit par Maixent, le 31/08/2012
Notre verdict : 7/10 - Toutes des Charlotte (Fiche technique)

Tags : vincenzo tome charlotte colonisation hot cucca livres

Le même trio qui avait auparavant opéré sur Pandamonia reprend du service dans une histoire plus réaliste, bien que souvent improbable, mettant en scène trois jeunes drôles de jeunes filles dans un Marseille fantasmé.

Alors qu’elles vivent depuis peu en collocation, les trois demoiselles mettent le feu à
Charlotte pile et face
leur petit appartement. Contraintes de trouver une solution de secours, Charlotte décide alors de renoncer à sa quête de pauvreté et de révéler son secret à ses amies. Milliardaire en rupture familiale, décidée à tout faire pour s’en sortir sans l’aide de personne, elle réintègre cependant avec ses amies la villa familiale abandonnée qui surplombe la mer, mais cela aura pour conséquence de les entraîner sur des routes peu recommandables. En effet, l’argent provient de sources peu fiables et la police risque de s’intéresser d’un peu trop près à ces trois jouvencelles plus portées sur le plaisir que sur les affaires.

En plus d’être milliardaire, Charlotte est surtout une rousse pulpeuse et désirable dont la sexualité, même si elle est moins débridée que celle de son amie Mei, n’a rien de prude. Dotée d’une plastique superbe et de seins astronomiques, elle sait jouer de ses charmes pour parvenir à ses fins. D’ailleurs, avec Aline, la noire sculpturale et Mei, la nymphomane asiatique, elles ont fait le pacte d’être libres et indépendantes et de ne jamais tomber dans les pièges tendus par les hommes mal intentionnés. On pourrait  s’attendre à un brûlot féministe ou une série d’action façon Drôles de Dames si des scènes érotiques, voire pornographiques, ne servaient de toile de fond au récit.


Sous l'océan, sous l'océan
En effet, il faut avouer que l’album vaut surtout pour le dessin et la liberté du dessinateur, Vincenzo Cucca, n’hésitant pas à mettre en image des scènes fantasmées et délirantes, comme cette double page dans la piscine où les corps se mêlent et s’entremêlent dans une performance de danse synchronisée exubérante et dévoyée. Pour le reste, on plonge de plein pieds dans l’univers des polars marseillais dont le représentant le plus connu est sous doute Izzo, qui est ici une référence permanente. Mais du point de vue de l’exagération constante on est aussi proche des ouvrages publiés par Jigal et d’auteurs comme Maurice Gouiran ou Del Pappas qui n’hésitent jamais à faire dans la surenchère. Après tout, il ne faut pas oublier que Marseille a une réputation à tenir. Ville de l’excès elle a un rôle à part entière dans le déroulement du récit.

Même si les trois personnages principaux présentent des caractéristiques bien
Mei "agressée"
définies et caricaturales, une rousse en quête d’identité, une asiatique nymphomane et une noire un peu naïve et coincée, on se laisse embarquer dans l’aventure. Inutile de rechercher la vraisemblance, ce n’est pas le propos. Une fille qui demande à ses agresseurs de bien vouloir terminer ce qu’ils ont commencé, ça n’existe que dans les bds, mais si l’on fait le choix de passer outre, après tout pourquoi pas. Au niveau de l’action d’ailleurs, elle met un peu de temps à se mettre en place, mais les auteurs prennent le temps de caler l’ambiance et les personnages.

Au final, Hot Charlotte est un album tout à fait plaisant qui se lit comme les aventures du commissaire Montalbano (bien que celui soit sicilien et non pas marseillais) ou celles de Fabio Montale avec un côté sexy en plus. L’atmosphère est bien rendue, le dessin efficace et les clichés utilisés à bon escient. On lit le sourire aux lèvres en se disant que tout de même, ils exagèrent, mais putaing ça passe bien quand même hein.