6.5/10Harlem - Tome 2 - Le monstre de San Pedro

/ Critique - écrit par Amiral, le 20/09/2007
Notre verdict : 6.5/10 - Du potentiel à exploiter (Fiche technique)

Tags : telecharger tome pdf harlem duhamel histoire monstre

Il est difficile de juger une série à partir des premiers albums sortis. Harlem dispose de nombreux éléments qui peuvent entrer en sa faveur. Le filon seventies mérite d'être exploité à fond, aussi bien sur le plan narratif que graphique.

Dans une ambiance groove et junkie, Harlem vous transporte au cœur des années 70, dans les quartiers chaud de New York où héros et truands ont tous du linge sale à laver. Des petits arrangements entres amis aux poursuites infernales pour fuir les flics corrompus, Brrémaud et Duhamel nous transportent dans un polar dynamique encore en quête d'assurance.

harlem2_250Lennox Montumba est un homme aux origines noires ayant grandi dans les quartiers pourris de la Big Apple. Accompagné de son frère Mox, une masse musculaire rêvant de rencontrer Mohamed Ali, et sa petite amie rabat-joie Dolorès, Lennox trempe dans les embrouilles les plus douteuses, sans pour autant chercher à faire la fine mouche. Recherchant absolument à remporter le Grand Ball, un combat de chiens sordide se tenant dans les égouts abyssaux de New York, Lennox espère dégoter le canin d'exception qui sera capable de supporter une dose suffisante de drogue pour remporter ce combat. Mais ce dangereux dopage met plus d'une boule de poil sur le carreau, et se retrouve obligé de partir au Pérou trouver la perle rare. Du bas fond putride de la cité américaine jusqu'au soleil péruvien, Lennox et ses amis devront être sur leurs gardes : l'ennemi est partout !

Dominé par l'humour noir, Harlem réussit à reconstruire une atmosphère particulière aidée principalement par un graphisme très seventies. De la vive coloration aux tons uniques, rétrospection de ces années folles, jusqu'aux accoutrements des personnages, Duhamel a mis tout en œuvre pour recréer une époque où l'ivresse du pouvoir et des sens sont de mises. Seul le design classique des personnages peut paraître transparent face à ces décors d'un autre temps. Un dessin qui, au final, apporte un intérêt certain au récit de la série qui fait ici ses premiers pas et peine encore à trouver ses marques. Même si l'humour noir est présent et que les morts fleurissent à chaque boulevard, le ton demeure gentillet à l'instar du fameux Gueule de Bois. Les charismes de ces héros imparfaits méritent d'être plus approfondis. Ceci  au point de se demander si Lennox, anti-héros d'apparence prêt à tout pour être au devant de la scène, ne serait pas finalement le faire-valoir de ses acolytes plus discrets. Il ne subsiste pourtant dans Harlem un manichéisme des personnages. Les répliques sont justes mais ne percutent pas encore à l'oreille. L'intrigue de base (la criminalité dans les bas-fonds de Harlem) n'est pas hélas exploité à son maximum pour en faire ressortir un récit atypique, ancrée par une véritable atmosphère avec comme odeur trafic de drogue et corruption ancrée dans vos narines enfarinées. Certes ces thématiques sont présentes, mais Harlem se veut être une série abordant un ton léger plus proche de l'autodérision que d'un véritable polar à l'humour grinçant.

harlem1_250Il est difficile de juger une série à partir des premiers albums sortis. Harlem dispose de nombreux éléments qui peuvent entrer en sa faveur. Le filon seventies mérite d'être exploité à fond, aussi bien sur le plan narratif que graphique. Laissons ses auteurs prendre leurs marques, en attendant, Harlem demeure un polar à l'humour noir classique, lisible mais ne faisant pas éclater encore toutes ses possibilités.