6.5/10Green Lantern - 2006-2007 - Ion : Le porte-flamme

/ Critique - écrit par riffhifi, le 29/06/2008
Notre verdict : 6.5/10 - Des messies pour des lanternes (Fiche technique)

Tags : lantern green comics corps johns geoff anneau

Si vous n'êtes pas diplômé d'une maîtrise en super-héroïsme, option "Green Lantern", vous risquez de ne pas biter grand chose à ce soi-disant premier volume. Mais que vous soyez ou non connaisseur, vous pouvez apprécier le trip cosmique.

Si vous ignorez qui est Green Lantern, super-héros de DC Comics créé en 1940, n'espérez pas que le présent volume vous initiera en douceur à son monde. Voyez plutôt le texte en quatrième de couverture, qui resitue brièvement le contexte : « Ancien Green Lantern, Kyle Rainer se fait appeler Ion depuis qu'il a hérité des talents de son ex-petite amie Jade au moment de sa mort durant la fameuse
aventure
Infinite Crisis. » Huhu. Vous voilà bien avancé. Petit cours d'histoire accéléré pour ceux qui ont raté les 68 dernières années de Green Lantern : ...

  1. Les Green Lanterns sont des flics intergalactiques, investis d'un pouvoir immense par des petits hommes bleus (oui oui, bleus) appelés les Gardiens. On ignore qui fut le premier Green Lantern terrien (il semblerait que c'était un Chinois), mais on sait que Alan Scott fut celui des années 40, puisqu'il s'agit du personnage originel, créé par Bill Finger et Martin Nodell. Vêtu d'un costume rouge et bleu (bravo la cohérence), il tirait son pouvoir d'un anneau vert (ah quand même !) forgé à partir d'une lanterne magique. Il fut l'un des membres fondateurs de la Justice Society of America, un brouillon de la Justice League qui avait pour but de réunir les personnages les plus pourris de DC et de leur donner une chance de façon collective ; Flash et Green Lantern étaient les personnages les plus populaires, destinés à doper les ventes. Les dernières aventures d'Alan Scott furent publiées en 1951, lorsque les ventes de bandes dessinées commencèrent globalement à chuter aux USA.
  2. En septembre 1959, un nouveau Green Lantern fait son apparition : Hal Jordan, pilote d'essai, se voit confier le pouvoir de l'anneau par un Green Lantern extraterrestre subclaquant. Il devient officiellement le représentant de la Terre, et le plus attachant des porteurs du pouvoir. Bien qu'animé du même esprit rigide à la Judge Dredd, il s'avère moins docile que ses confrères, et plus prompt à désobéir aux ordres des Gardiens. Il appartiendra bien entendu à la Justice League of America, de même que Batman, Superman, Wonder Woman, le nouveau Flash, etc. Malgré plusieurs périodes de disparition, Hal Jordan reste à ce jour un Green Lantern.
  3. Créé en 1968, le rouquin Guy Gardner se voit lui aussi adouber Green Lantern. Son but est d'abord de remplacer l'extraterrestre qui avait transmis son pouvoir à Hal Jordan, mais Gardner est également chargé de remplacer Jordan quand les Gardiens décident de le mettre sur le banc de touche. C'est un éternel remplaçant.
  4. John Stewart, apparu en 1971, est un architecte afro-américain qui connaît les affres du chômage lorsque les Gardiens lui demandent de remplacer Guy Gardner comme remplaçant de Hal Jordan. Stewart accepte, et devient un Green Lantern de plus, ce qui monte le nombre de Terriens à trois dans la confrérie ; Jordan et Gardner reviennent rapidement sur le devant de la scène.

  5. En 1994, un quatrième larron fait son entrée en scène : Kyle Rainer (on y arrive !), un jeune artiste recruté pour remplacer Hal Jordan ; les deux autres remplaçants étaient malades, probablement, et Alan Scott est trop vieux pour ces conneries. En 2004, Jordan revient définitivement à son poste, et Kyle Rainer devient définitivement Ion, une identité alternative qu'il avait déjà endossé plusieurs fois, et tire sa force d'une espèce de symbiote qui habite le porteur sans l'envahir. Kyle Rainer conserve néanmoins son statut de Green Lantern, parce qu'il a une bonne tête et qu'il apporte du lait et des cookies aux réunions.

En admettant que vous ayez compris et digéré tout ce qui précède, vous pourrez peut-être appréhender le contenu de cet album. Mais rien n'est moins sûr. A vrai dire, la première moitié de cette maxi-série (douze épisodes en tout) est pratiquement incompréhensible, et vouloir se dépatouiller de l'intrigue revient à essayer de faire une explication de texte d'une interview de Jean-Claude Van Damme. Rainer traverse une grave crise d'identité, il trippe comme un mec qui aurait mangé une très grosse omelette aux champignons, et son voyage intérieur l'amène à tout détruire sur son passage. Greg Tocchini s'éclate bien à dessiner des
visions cosmiques, et on lui reprochera essentiellement le manque de ressemblance de certains personnages (notamment féminins) d'une case à l'autre. Déjà qu'on a un peu de mal à suivre...

A partir de l'épisode 7, les choses se calment, et le scénario de Ron Marz se fait plus classique. On appréciera notamment le combat dans l'arène, déjà vu cent fois mais toujours sympa. Tocchini cède le dessin à Paco Diaz, à qui succède rapidement Fernando Pasarin. Leur style est plus lisible mais incontestablement moins ébouriffant. Au bout du compte : l'album commence par être confus mais visuellement audacieux, il devient plus clair mais également plus classique ; il larguera complètement les néophytes mais offrira pas mal de clins d'œil aux vétérans ; et il se termine sur une larme et un cliffhanger, on suppose donc une suite prochaine...


Ion #1 - Le porte-flamme 1/6 / Torch bearer 1/6 (juin 2006)
Ion #2 - Le porte-flamme 2/6 / Torch bearer 2/6 (juillet 2006)
Ion #3 - Le porte-flamme 3/6 / Torch bearer 3/6 (août 2006)
Ion #4 - Le porte-flamme 4/6 / Torch bearer 4/6 (septembre 2006)
Ion #5 - Le porte-flamme 5/6 / Torch bearer 5/6 (octobre 2006)
Ion #6 - Le porte-flamme 6/6 / Torch bearer 6/6 (novembre 2006)
Ion #7 - Passé recomposé / Home again (décembre 2006)
Ion #8 - La princesse d'Alytt / Princess of Alytt (janvier 2007)
Ion #9 - Sur la tangente / Off on a tangent (février 2007)
Ion #10 - La légende de Green Lantern / Tales of the Green Lantern (mars 2007)
Ion #11 - Amants & ennemis / Lovers & enemies (avril 2007)
Ion #12 - Enterrons le passé / Burying the past (mai 2007)