Georges Frog - Tome 3 - Amateur night
Bande Dessinée / Critique - écrit par Luz, le 12/11/2008 (Tags : trio for peter piano david art from
"Le bon roi Dagobert avait son frog à l'envers. Le grand saint Eloi lui dit : O mon roi, votre majesté est mal culottée. C'est vrai, lui dit le roi, je vais la remettre à l'endroit !"
Si le duo Phicil et Drac ne vous est pas inconnu, c'est sans doute parce que vous connaissez London Calling, une bande dessinée traitant du rock indépendant au
Boom, quand votre coeur fait boom...travers de petits personnages attachants. La petite équipe vise dans cette seconde série la musique Jazzie.
Comme le laisse entendre le titre, il s'agit ici des aventures d'une petite grenouille, plus précisément d'une reinette. Georges est musicien, et comme beaucoup de musiciens, il doit apprendre la déception et être dans le besoin.
Entouré d'une bande d'autres musiciens, il décide de créer un groupe lorsqu'il se retrouve forcé de cohabiter avec eux. Pour survivre. Ce n'est pas gagné, mais ça reste gagnant. Chacun se surpasse, dépassant les problèmes techniques ils apprennent tous à travailler ensemble, rejoints par l'amour de la musique, et le bonheur de jouer enfin en public.
Parallèlement à cette histoire, on distingue un trio sentimental, dont Georges Frog est le centre. Il est amoureux, et oui, même chez les reinettes ce sont des choses qui se font. Malheureusement, celle qu'il a choisie n'est pas une batracienne mignonnette, ni même une affreuse carpe, un minuscule moineau ou une petite souris, non, il a mis la barre bien plus haut en misant sur une jeune et jolie féline. Le problème est que celle-ci ne peut lui rendre son amour comme il se faudrait, par contre-avis parental. Là-dessus vient se greffer la petite lapine Rose rougissante qui tombe sous le charme de notre petite grenouille snobe et bavarde, mais qui n'arrive à extérioriser ses sentiments qu'en soufflant langoureusement dans son saxophone.
L'histoire avance lentement, on prend le temps de s'attacher à l'univers dans lequel évoluent les personnages, tout comme aux personnages eux-mêmes. Les instruments prennent vie, et constituent la conscience de leur propriétaire. Chacun son charme, sa note, et donc son importance sur la portée maladroite joué par Phicil & Drac.
Lapine, elle frime !La bande dessinée fonctionne comme un morceau de musique, on s'envole parfois dans un rythme endiablé pour se retrouver coincé entre deux silences gênés. Le dessin est sympatoch', les proportions gardées : Monsieur chien est plus grand que Monsieur chat, qui est lui-même plus grand que la souris... Et là où effectivement on pourrait croire à un conte pour enfant, on est en fait devant une fable pour adulte. Les personnages ont beaux être des animaux parlant, et habillés, ils sont traités comme des adultes, en un peu plus velus...
Durant la lecture, quelque chose cloche, malheureusement, nous empêchant de nous accrocher totalement, et nous laissant spectateur, sur le banc, non acteur, sur scène. Dommage. Heureusement, il ne semble pas difficile de croire que la réussite complète de cette album réside dans une simple note manquante et non dans une fausse. Il ne reste plus qu'à la trouver pour le tome suivant.