8/10Le Gardien du Feu - Tome 2 - Adèle

/ Critique - écrit par athanagor, le 22/09/2010
Notre verdict : 8/10 - Un récif poignant (Fiche technique)

Suite et fin de cette adaptation du roman d'Anatole Le Braz qui nous découvre le châtiment que le gardien réserve à ceux qu'il aime.

Dans ce deuxième volet, Goulven finit son récit à son ingénieur, racontant comment  la Thumette lui découvre la vérité sur les rapports qu'entretiennent sa femme et son ami. Ivre de rage, mais toujours dominé par son caractère fermé de léonard, il met au point un stratagème qui lui permettra de mettre fin à un monde de souffrance, utilisant à ce dessein le phare, cause profonde de ses malheurs, mais dont la valeur symbolique apparaît alors dans toute sa force.

Evidemment, cette histoire, dont le sujet est plutôt rare, surtout en BD, est assez bien ficelée. Les attitudes et la psychologie sont diablement crédibles et
les textes sont remarquablement bien écrits. Mais étant l'adaptation d'un roman de Le Braz, on admettra que ces succès ne sont pas à porter au crédit des auteurs de la BD. On pourrait d'ailleurs se dire que finalement, à part le fait de porter ce roman à l'image et ainsi le faire connaître à un public plus large, ces derniers n'ont pas grand chose à faire valoir. Remarquez, ce ne serait déjà pas si mal, et même plus que ce dont certains peuvent se vanter.

Puis, le cahier final laisse entrevoir ce que représente réellement le travail d'adaptation d'un roman et finit par laisser accroire qu'il peut être bien plus délicat que celui entourant la création. Dans cette forme particulière, il faut savoir choisir son découpage en conservant l'esprit du matériau original, pour enfin parvenir à lui donner une forme fluide et compréhensible. Le tout s'opère dans une contrainte de place qui n'a pas la même force quand l'espace des pages et leur nombre sont à la disposition de la fantaisie des auteurs. On pourrait comparer cela, mais de très loin, au travail d'un copiste qui doit reprendre à l'identique un tableau existant, là où le peintre créant n'est restreint par son cadre qu'autant que celui-ci ne lui permette pas d'exprimer son sujet.

Mais quelles que soient les considérations qu'on puisse porter à la valeur du travail ici fournit, on est face à une représentation des troubles qui agitent l'esprit humain dans ses moments de crise et de faiblesse, représentation impeccable de justesse et d'émotion.