7.5/10Foodboy

/ Critique - écrit par plienard, le 22/05/2010
Notre verdict : 7.5/10 - J'ai faim d'amitié (Fiche technique)

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Deux jeune gallois, traînant avec des hippies, vont prendre peu à peu des chemins différents. Le narrateur va trouver du travail quand son ami va peu à peu s'enfoncer dans la marginalité et l'exclusion. Une amitié peut-elle résister à cela ?

Foodboy commence par une préface d'Alan Moore - un maître de la BD et notamment des comics avec les œuvres parmi les plus célèbres Watchmen, V for Vendetta, Wildcats ... - qui est pour le moins élogieuse : « une histoire humaine, sauvage et sensible ... sombre et plein de vie, comme la terre, Foodboy est un petit chef d'œuvre, le parfait exemple de ce dont la bande dessinée moderne est capable, lorsqu'elle s'en donne les moyens ».
Après une telle entrée en matière, vous êtes déjà enclin à apprécier le bouquin. Car le moins que l'on puisse dire, c'est que le compliment est élogieux et qu'il n'est pas fait par n'importe qui. Ainsi ma critique en est un peu plus compliquée : soit j'acquiesce le propos et on pourrait alors me traiter de vendu, soit je réfute totalement et on pourrait me traiter d'inculte ou de dégénéré. Notez que je préfère être traité de vendu plutôt que de dégénéré. Mais au-delà de cette aparté, la préface est-elle là pour cacher une histoire médiocre ?

Deux amis, Ross et Gareth traînent avec un groupe de hippies dans une ville du pays de Galles pendant la période difficile des années 1980. Leur histoire est un monologue de Gareth qui relate leur relation et leur évolution (personnelle et commune). C'est la relation entre un homme qui décide de travailler (Gareth) et un homme qui décide peu à peu de se marginaliser, ou comment une amitié évolue quand les chemins de la vie de chacun ont tendance à vous séparer. Gareth va essayer d'aider son ami en lui apportant de la nourriture, d'où son nom de Foodboy, quand Ross va, lui, chercher à fuir la société.

Mais à qui il parle ?
Mais à qui il parle ?
Alors oui Mr Moore,
Carol Swain a dessiné une œuvre humaine (la relation d'amitié entre les deux hommes), sauvage et sensible (pour le comportement parfois dur de Ross avec Gareth), sombre (le rejet des marginaux par la population, le côté morbide des squelettes retrouvés, le dessin en noir et blanc) et plein de vie (quoi qu'il arrive, il semble que Gareth veuille aider son ami). Mais il est quand même difficile de rentrer dans le récit.

Premièrement les dialogues sont très légers. Au point que cela se transforme vite en un monologue de Gareth. Mais cela participe à montrer la marginalité de Ross qui ne parle jamais. Les rares mots qu'il dira seront « Gar » pour saluer son ami. Deuxièmement, le graphisme est à l'image de l'histoire, très sombre. Cela ne facilite pas notre entrée dans l'histoire : pas d'action, peu de dialogue, des personnages difficiles à identifier. Mais je vous conseille de vous accrocher. Il faut un peu plus que le feuilleter pour se faire une idée. Alors est-ce un chef d'œuvre ? Sans doute pour Mr Moore, moi je m'esquiverai en disant que je n'ai malheureusement pas les qualités pour décider si un livre est un chef d'œuvre ou pas. Je vous dirai juste que j'ai aimé cette histoire, fini par aimer le graphisme, que je suis content qu'il intègre ma bdthèque et que je le conseillerais à mes amis.