7/10Le Fond du Bocal - Tome 3

/ Critique - écrit par athanagor, le 14/07/2009
Notre verdict : 7/10 - Bol ichtiquement correct (Fiche technique)

Troisième parution de la compilation et de la refonte des poissons de Poupon, toujours dans une bonne humeur et une inventivité certaine.

Troisième tome de cette série qui tourne en rond, ce volume reprend à nouveau les élucubrations de Poupon sur le sujet le plus simple qu'il a pu trouver dans son salon. Evidemment on est, comme pour le deuxième tome, un peu redescendu de l'enthousiasme suscité par le premier volet, et force est de constater que le comique de la situation s'émousse. Mais la bonne nouvelle c'est que, contrairement à ce à quoi on pouvait s'attendre, l'intérêt et le comique ne vont pas en décroissant, de façon inversement proportionnel au nombre de pages tournées. Oui, la veine comique se maintient, bon an mal an, à un niveau tout à fait acceptable, et c'est là qu'on peut commencer à trouver ça fort.

Faisant surgir dans son développement habituel et au milieu des personnages lambda
qui sont le tout-venant de la saga, Poupon rajoute des personnages nouveaux (toujours des poissons, rassurez-vous !) tel le commissaire Chabrot aux longs monologues en guise de conclusions d'enquêtes, ou le docteur aux diagnostiques foireux. Il y rajoute également la série des « Pourquoi les poissons rouges tournent-ils toujours en rond ? », comme une sorte de ponctuation libre mais régulière au travers de l'ouvrage. Sûrement du fait d'une décision éditoriale, ces choix permettent, en gardant les bonnes vieilles ficelles comme la suite des Bocalcatraz, de prêter à Poupon, aux yeux des lecteurs magnanimes, cette aura de génie dont on l'investissait déjà volontiers dans le tome 1. En effet, grâce à cet enchevêtrement de nouveau et d'ancien, on a, comme par enchantement, l'impression que l'auteur peut créer des sketches toujours sur le même thème avec, pour seul limite à son talent, le ciel au-dessus de sa tête. Et il est vrai qu'encore une fois on mouchète, de-ci de-là, l'ouvrage avec des postillons de bonne humeur, échappés d'on ne sait où et toujours dans des situations embarrassantes.

Alors, il est sans doute vrai que le bonhomme n'a rien inventé, et peut-être même qu'il a piqué l'idée à un autre qui faisait le même truc dans un journal avec des oreille rondes et que celui-là dessinait mieux. Admettons. Mais pour le coup, il s'agit de juger l'ouvrage et une fois de plus on est impressionné par la longévité du filon et des capacités d'extension que Poupon y trouve, ainsi que par l'agencement des différents sketches qui, mêlant le neuf et l'ancien, parvient à garder le tout dans un état de fraîcheur rare.