7/10Le Fond du Bocal - Tome 2

/ Critique - écrit par athanagor, le 15/04/2009
Notre verdict : 7/10 - Red bulle (Fiche technique)

Second volet des tranches de vies loufoques abritées par un bocal tout rond, dessinées par Nicolas Poupon. On rit moins certes, mais on rit et ça suffit.

Dans la foulée de la réédition de ces strips exposant le plus petit espace confiné et aqueux possible, et glorifiant la loufoquerie insoupçonnée de ses locataires, Drugstore publie le tome 2 de Le Fond du Bocal, et malheureusement le charme s'estompe.

Admirablement lancé par le feu d'artifice du tome 1, ce second volume commence subrepticement à montrer les limites d'un exercice ô combien périlleux, limité par son espace et la diversité de ses personnages. Toujours avec les mêmes recettes, lLa roue tourne
La roue tourne
es mêmes thèmes et les mêmes gueules ichtyques impayables, Poupon, à l'instar de ses héros, semble amorcer un tour en rond, suivant les frontières de son sujet. Après avoir démarré sur les chapeaux de roues, dévoilant par salves les diverses possibilités offertes par celui-ci, il finit par y revenir pour nous servir la même bouillabaisse, certes savoureuse mais moins surprenante. Il arrive même de regretter certaines nouveautés, qui, bien moins fines que les inspirations d'origine, touchent du doigt le gore et le "un peu crade" pour s'ouvrir à une diversité évidemment souhaitée autour de l'élément central, mais qui s'avère alors contingente. Le passage des tentatives de greffes de poumons et de membres humains à des poissons avides d'évasion et de grands espaces, semble par trop en décalage avec un esprit nonsensique innocent qui teintait alors le premier ouvrage, pour s'inscrire dans quelque chose de plus concret. Or, tous ceux qui ont un jour possédé un aquarium et dû le laver après une semaine de vacances, savent que le réel n'est pas un argument en faveur d'un sentiment empathique concernant ces animaux.

Pourtant le génie du bonhomme ne meurt pas si vite qu'il faille tout jeter aux orties d'un mouvement brusque et inconsidéré. MReuvan Dick
Reuvan Dick
algré la déception du lecteur qui s'aperçoit qu'un aquarium rond peuplé de deux, voire trois poissons, occasionnellement harcelés par un chat ou un bébé, ne peut pas être le réservoir sans fond d'une énergie créatrice toujours renouvelée, on est régulièrement confronté à des gags si bien tournés qu'ils ont tendance à vous laisser paraître pour un débile profond quand, ce qui était logé dans votre nez se retrouve, par un rire inattendu, expulsé pile dans l'espace qui sépare les deux pages de la BD sur lesquelles vous portâtes votre molle attention, assis dans la rotonde du bus qui vous mène à votre travail. Force est donc de constater que l'effet de surprise, conjugué au talent de Poupon, réserve encore quelques claques sur les cuisses et quelques tranches de quatre-quarts évacuées à grand renfort de méthode de Heimlich.

Alors respirons un grand coup et, après avoir fait le plein d'oxygène, replongeons avec l'allégresse d'un bébé dans une piscine à boule dans les pages de ce tome 2.